@Jean-Luc Picard-Bachelerie
Ce qu’il y a d’inéluctable, c’est que si les
voix de gauche ne se concentrent pas au premier tour sur la candidature la plus
susceptible de se retrouver au second tour (et non sur le candidat de cœur),
Macron ou un de ses homologues se retrouvera légalement au pouvoir sans plus de véritables
contre-pouvoirs en ayant rassemblé comme en 2017 18% des inscrits (24% des
exprimés) au premier tour. L’élu fera mine alors d’être légitime à continuer de
décliner les directives européennes avec la volonté de dissoudre les états-nations et le
sentiment de citoyenneté qui nous relie encore
en tant que concitoyens. Avec l’espoir de rendre irréversible cette
situation.
Vous ne
voyez pas ou vous faites semblant de ne pas voir que votre aventure si
sympathique aux allures de conte de fée (avec comme il se doit dans le rôle du méchant un dénommé JLM que vous proscrivez
d’avance en toute innocence je suppose) produirait exactement le même effet que
les primaires de 2017, disperser les voix au premier tour et faire la courte
échelle à MLP pour la comédie du second tour.
En 2017, nos
concitoyens ont voté au premier tour pour un candidat de cœur ce qui se
comprend puis se sont rendus compte que ce faisant, au final ils avaient
favorisé ceux qu’ils auraient voulu éliminer. Ils se sont aperçus aussi que les
médias se sont bien gardés de leur expliquer ces subtilités du mécanisme
électoral. Quelle conclusion vont-ils tirer de cette mésaventure ? Que
vont-ils penser de ceux qui ne manqueront pas de tenter de les entraîner dans le même
piège sous d’autres apparences ?
N’oublions
pas que ceux qui ont gagné en 2017 se sont essuyés les pieds deux fois, sur les abstentionnistes
du premier tour et une partie de ceux qui ont voté selon leur coeur puis sur ceux du second tour et ceux qui ont voté à reculons. Ne soyons pas la boule du joueur
de croquet qui s’amuse, de sondages en enquête d’opinion de notre naïveté à participer à un jeu sans se
préoccuper des tactiques des professionnels de l’affaire qui eux en sont les
gros joueurs. Depuis le temps que cela dure, il serait temps de sortir le nez
du guidon.