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En réponse à :


Bertrand Loubard 26 mai 2021 12:55

@Olivier Perriet
Merci pour votre réponse. Je ne manquerai pas de lire votre article de 2009 que vous référencez. Je ne le connaissais pas car je ne suis sur le forum que depuis 2015.
La notion de la limite entre ce que sont appelés « races », « ethnies », « castes » et « classes socio-culturelles » est extrêmement ténue et difficile à qualifier. Pour la langue, il est connu qu’adopter la langue de celui qu’« on » veut dominer, est de pratique courante et très efficace (Combien d’anglophones parlent-ils le chinois et combien de Chinois parlent-ils l’anglais ? CQFD ?). De plus, les linguistes ont mis en évidence qu’il existe effectivement trois langues « Bantoues Kinyarwanda » très subtilement différentes (une des sources de la mauvaise perception, par les « bazungu », de la notion d’« ubengwe »). Pour la Carte d’Identité rwandaise il faut savoir qu’il s’agit d’un héritage de l’époque de Richard Kandt (le premier résident allemand au Rwanda). La notation « Tutsi ou Hutu » visait à « organiser » la collecte des « impôts », en vue d’introduire l’économie rwandaise dans un système « monétisé ». La levée des impôts étant une prérogative régalienne, ce travail revenait aux serviteurs royaux du pouvoir du Mwami. Les « collecteurs » agréés par la cour, peu importe l’origine socio-culturel de ceux-ci, du fait de leur fonction pouvait être considéré comme Tutsi. De nombreux Hutus se sont fait passer, frauduleusement, pour des collecteurs d’impôts. Donc un document, même s’il était destiné à des analphabètes mais qui reprenait l’« icône tutsi » (ou le correspondant d’un pictogramme pour le contribuable), confirmait le statut légal de collecteur d’impôts. La mise en œuvre des nouvelles cartes d’identités (sans mention ethnique) était en cours juste avant l’invasion du Rwanda en 1990. Opération très longue dans un pays où, malgré tout, l’écriture est un facteur très discriminant mais où les autres caractéristiques socio culturelles sont encore plus importantes que l’ethnisme, même si celle-ci est reprise sur un document officiel.
A propos de Gouteux, Carbonare, Chrétien et Dupaquier et de leur attitude, je me pose, avec angoisse, la question de savoir dans quelle mesure la pendaison d’Eichmann à Jérusalem a contribué à rendre hommage à la mémoire des victimes de la Shoah ?
Bien à vous.


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