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Bernard Grua Bernard Grua 12 septembre 2021 13:56

Pour ceux qui souhaiteraient contextualiser géographiquement l’appel, voici une courte présentation de son lieu d’origine :

Ishkashim est une petite ville afghane de la province du Badakhshan sur la rive gauche de la rivière Panj (devenant, plus en aval, le fleuve Amou Daria). Sur une île, se trouve le poste-frontière avec le Tadjikistan. Celui-ci n’est pas éloigné de la bourgade tadjike du même nom, Ishkashim. De là, une étroite bande de territoire, la vallée du Wakhan conduit, vers l’Est, au Petit Pamir. Là-bas, se situe la seule ligne de démarcation afghane avec la Chine (92 km). Autrefois, le corridor du Wakhan, long de 210 km, était une section active de la route de la soie, mais il a sombré dans l’isolement avec la fermeture des frontières au cours du XXe siècle. Au Nord, le corridor afghan du Wakhan est délimité par le Panj matérialisant la séparation avec la partie tadjike du Wakhan. Au sud, les hautes montagnes de la chaîne de l’Hindou Kouch marquent la séparation avec le Pakistan. Bien qu’oubliée par Kaboul, très isolée et pauvre, c’était une langue de terre paisible jusqu’à cette année, même pendant l’occupation soviétique. De plus, c’était la seule partie du pays où les Taliban n’étaient jamais entrés. Tout a changé à la mi-août 2021. Aucun journaliste n’est présent dans cette région éloignée dont les souffrances sont ignorées de tous.

Voir la position du poste frontière sur le Panj entre Afghanistan et Tadjikistan
[c’est ce poste que j’ai traversé en 2013 en entrant et en sortant du Wakhan afghan]
Gauche — en bas : Ishkashim (Eshkashem), Afghanistan
Centre — haut : île du no man’s land avec le marché afghano-tadjik (fermé) entre les deux postes frontières
Droite — milieu : Ishkashim (Eshkashem), Tadjkistan

Jusqu’à récemment, une instable piste défoncée reliait Ishkashim (2 600 m) à Sarhad e Broghil (3 400 m). Ensuite, le trajet jusqu’à Bozai Gumbaz (3 840 m), dans le Petit Pamir, devait se faire à pied ou à dos de chevaux, de yaks, voire de chameaux par des sentiers escarpés et dangereux. Au cours des deux dernières années, une route chinoise a été construite pour relier Sarhad e Broghil à Bozai Gumbaz avec l’intention de la terminer à la frontière avec le Xinjiang. Cette voie a probablement rendue possible la rapide et complète invasion des Talibans.

Voir la carte du corridor afghan du Wakhan
Ahmed, pour cette conversation n’était pas chez lui mais à côté de la rivière Panj d’où il pouvait attraper le réseau tadjik. 

Lien vers l’article sur mon blog :
Comment une région déshéritée d’Afghanistan sombre dans la famine sous la férule des Taliban ?

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