« Mourir pour des idées, d’accord ! mais de mort lente. »
Brassens aimé ! Brassens adulé ! Brassens célébré ! Brassens, en veux-tu en voilà ! France Culture, France Inter, RTL, Arte, France 2... Brassens est partout. Tout le show business a chanté et chante un Brassens irréprochable, un Brassens tellement caustique et drôle à la fois, un Brassens impertinent aussi... tenez : un Brassens anarchiste.
« Mourir pour des idées, d’accord ! mais de mort lente. »
Alors ? Rebelle Brassens ? Anticonformiste Brassens ? Sans doute a-t-il pensé qu’il suffisait d’être antimilitariste et anticlérical (la belle affaire !) pour se dire « anarchiste » et tenir debout en tant qu’homme ; Brassens ainsi que son public et les médias qui n’ont pas cessé de nous « vendre » un Brassens courageux, téméraire et anticonformiste. D’autres, en revanche, savent quel prix il faut payer pour le rester « Homme » dans la paix comme dans la guerre, face à ceux qui veulent faire de vous un esclave.
Le texte de la chanson présenté plus haut devrait nous éclairer : dans cette chanson, Brassens prend le parti d’assimiler tout engagement à caractère politique, toute philosophie morale, à du fanatisme : les engagés sont des enragés ; les considérations morales et éthiques... de la moraline de la pire espèce ; tour de passe-passe bien commode quand on a pour « petite philosophie de vie » une seule préoccupation majeure : garder ses distances, se tenir éloigné de tout échauffement cérébral à caractère politique et/ou intellectuel.