Les mythes sont des métaphores qui utilisent des images
tirées du réel pour illustrer une représentation du surnaturel. Il ne faut donc
pas chercher une origine historique aux récits mythologiques qui sont souvent l’amalgame
de plusieurs événements ou réalités assemblés par un liant idéologique. La
leçon de morale de Sodome et Gomorrhe en est un exemple.
Pour stimuler la corde sensible de la peur et obtenir des
ouailles leur soumission, les grands
manipulateurs qu’étaient les prophètes utilisaient déjà des techniques de
conditionnement basées sur la peur (les prophètes n’ont pas disparu), et la
mémoire collective de grandes frayeurs offre des ressources dans le passé des peuples.
Les cataclysmes ont donc été exploités cette fin, et souvent
mélangés les uns avec les autres, comme dans les superproductions
hollywoodiennes, mais le phénomène tellurique le plus utilisé, quoique jamais
identifié, est le séisme qui a donné naissance au Bosphore et à la Mer Noire. L’ouverture
de cette brèche a permis à la Méditerranée de s’engouffrer dans une dépression
au fond le laquelle se trouvait un modeste lac et de submerger les territoires
d’une civilisation de mieux en mieux connue, dont les vestiges se trouvent au
musée de Varna, en Bulgarie.
Le « déluge », l’ »arche de Noé », l’ »Atlantide »
et le « paradis perdu » illustrent la panique qu’a pu causer cette
catastrophe dont l’origine était incompréhensible pour les contemporains qu’il
suffisait de culpabiliser en leur disant que leurs péchés en étaient la cause
afin d’obtenir d’eux un comportement obéissant. Pourquoi n’aurait-elle pas été
mise à contribution pour l’ »apocalypse », cette catastrophe ?