L’abstention ne sera jamais un problème pour une personnalité comme Macron. Toute sa vie intérieure tourne autour de ce qu’il pense être son élection. Élection au sens de « destin exceptionnel pour une personne exceptionnelle ». C’est comme ça qu’il se voit et qu’il se vit. Il a de plus en plus tendance à s’estimer infaillible. L’homme qui a tout réussi. L’incarnation du succès personnel. La France ? Juste un outil. L’outil de son ambition. N’oublions pas que c’est un gars dont le métier précédent consistait à vendre des morceaux de richesse française. Il y en a, y vendent des voitures. Lui, c’était des morceaux de richesse française... Servir le peuple ? Ha ha ha... « J’ai appris à aimer les Français »... Je t’en foutrais... Tout ce qu’il sait, c’est qu’il doit gagner ces élections. C’est tout. Dira tout un jour. Et son contraire le lendemain s’il l’estime nécessaire pour gagner. C’est pas un problème pour lui : son objectif, c’est gagner. Quoi qu’il en coûte. Ce sera une réussite de plus dans son CV. De quoi se sentir un peu plus exceptionnel. Et un peu plus infaillible. Mais euh... La France et les Français ? Eh bien nous devrions nous sentir honorés d’être gouvernés par un tel homme... De toute façon, y a pas mieux que lui, hein ?

Alors ? Alors s’il s’avère qu’il doive gagner, ce qui paraît acquis si l’on en croit les commentateurs politiques, il faut qu’il gagne avec le plus petit écart possible. Car plus l’écart sera grand, plus il s’estimera légitime et moins il aura à prendre de gants. Or c’est déjà structurellement une personnalité qui a tendance à prendre ses propres désirs pour des ordres... J’ai envie ? Bah Je le fais... 10 points d’écart et il est capable de nous coller le vaccin obligatoire... Ah bah s’il a envie... N’oubliez pas, il est infaillible. Ce type est un genre de handicapé : il n’a jamais connu l’échec. Dangereux. C’est pour ça que, s’il doit gagner, il faut que ce soit par une marge aussi réduite que possible.

Le Pen, elle, est pleine d’insécurités. Elle est normale. Psychologiquement parlant. Si elle est élue, elle va en chier. Normal aussi. L’autre est immunisé. Un genre de psychopathe. Il estime que président de la république, c’est sa place. En son for intérieur, il regrette juste d’être obligé de se soumettre à des formalités comme des élections au suffrage universel. Il voudrait qu’on reconnaisse simplement qu’il est le meilleur et qu’on lui donne la place.

Ne pas aller voter contre Macron et penser qu’une grosse abstention serait « un tremblement de terre institutionnel » qui remettrait en cause le pouvoir du président élu me paraît bien naïf.

Au contraire, aucune abstention et que des votes contre et il dégage ! Après, bah... un peu d’aventure. Grâce à nos amis de la presse, « républicains », « démocrates » et autres antifas. Qui feront tout ce qu’ils peuvent pour qu’elle échoue. Au nom du Bien ! Bah oui, le Bien, c’est au dessus de la France et des Français, tu comprends...

Donc faudra du sang froid.