@raymond,
les cimetières confessionnels sont interdits, à l’exception de ceux d’avant
la loi laïque de 1881, donc, les cimetières installés depuis ne peuvent être
que laïques, et les tombes individuellement marquées d’un signe religieux
ou non, mais pas de carrés confessionnels (contrairement à ces circulaires, qui sont hors de toute légalité, car non-conformes à la loi). C’est l’égalité devant la mort, qu’on
soit croyant, de telle ou telle religion, ou sans croyance. Effectivement, si
on entend être dans un respect absolu de cette religion prise au pied de la
lettre, les tombes doivent être orientées vers la Mecque, argument qui sert à
la justification de ces carrés. On ne voit pas en quoi orienter la tombe vers
la Mecque serait un problème pour une tombe individuelle, c’est une affaire de
mètres carrés, et donc de prix de la concession, le problème étant que les cimetières
ont aussi effectivement leurs limites. Ce que l’on entend reproduire avec les
carrés musulmans c’est la logique d’une emprise communautaire, il y a derrière
cela un héritage qui est celui des pays d’origine qui n’ont, nulle part, séparé
réellement le religieux du politique, d’où la facilité avec laquelle certains
courants religieux rigoristes voire intégristes étendent leur influence sur
nombre de nos concitoyens de confession musulmane. On reproduit les exigences d’une
religion d’Etat venue d’ailleurs, à quoi on cède par de multiples
accommodements déraisonnables. On n’a rien compris côté pouvoir politique, en dehors de clientéliser certaines groupes par des accommodements déraisonnables, à l’anglo-saxonne. On n’a rien compris à l’importance du modèle républicain, à sa portée émancipatrice, libératrice.