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Jérémy Cigognier Mervis Nocteau 29 novembre 2022 13:57

Le catholicisme est injuste avec l’arianisme, du moins selon cet article traitant des Grandes Hérésies du franco-britannique Hilaire de Belloc (catholique de père français, émigré en Angleterre) mais aussi cet article [https://philitt.fr/2022/11/17/hilaire-belloc-la-permanence-de-lesprit-heretique-a-travers-lhistoire/].

Quand on lit les recenseurs, on s’aperçoit du problème axiologique fondamental : étant donné qu’ils souscrivent au livre d’Hilaire de Belloc, parce qu’ils sont eux-mêmes catholiques, ces recenseurs ont des biais d’interprétation (biais d’autorité catéchique, effet de halo négatif sur les non-catholiques). Les Hébreux déjà, étaient religieusement xénophobes, ça n’a pas changé avec les chrétiens pas plus qu’avec les musulmans. C’est ainsi.

D’emblée, la notion d’hérétique, étymologiquement qui choisit, positionne au point de vue catholique. Celui qui choisit, ne choisit que par rapport à un préjugé non-choix catholique, non-choix qui n’est pas censé être contraignant, puisque le catholicisme contiendrait la Révélation absolue (la vérité spirituelle). Remarquez que les notions d’apostasie et de blasphème fonctionnent à sens unique, de la même manière, et avec hérétique dans toutes les religions dites « révélées » (ça tombe bien, puisque c’est à cause de cette diction, « révélées », qu’elles parlent d’hérétiques, d’apostats et de blasphémateurs).

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Florilège des articles :

"Pour comprendre [l’arianisme], il faut déjà avoir à l’esprit la conception que l’Eglise catholique se fait de la nature du Christ, et son dogme de l’Incarnation. Le Christ, affirme-t-elle, est indubitablement un homme, et comme tout homme est né, a vécu et est mort. Mais elle proclame aussi qu’il est Dieu, incarné en homme. Le Christ catholique a donc deux natures : il est vrai Dieu et vrai homme. Il n’est ni un demi dieu, ni un surhomme, comme l’on peut en trouver légion dans les mythologies païennes. [...]

Doctrine professée par le théologien chrétien alexandrin Arius au début du IVe siècle, l’arianisme niait la nature divine de Jésus Christ. Pour les ariens, le Christ était le Fils de Dieu mais il n’en restait pas moins un homme et non un Dieu. C’est en se confrontant aux partisans d’Arius que l’Église catholique proclama le dogme de la consubstantialité du Fils et du Père lors du concile de Nicée en 325. Malgré toute l’attention apportée par l’Église pour choisir le vocabulaire servant à qualifier la relation entre le Fils et le Père, l’hérésie arienne se poursuivit sous de nouvelles formes qui refusaient d’admettre la stricte égalité entre le Fils et le Père. L’arianisme cherchait donc à élucider la question de l’incarnation dont elle refusait le mystère. [...]

Passons sous silence les analyses de Belloc sur les lobbies puissants de l’époque qui soutinrent l’arianisme - l’armée, les aristocraties anciennes de l’Empire, - si ce n’est pour relever qu’il était branché à l’époque de se dire arien. Cela vous distinguait de la plèbe, en grande partie fidèle au catholicisme, en vous rangeant parmi les héritiers d’une haute culture païenne. [...]

C’est cette même volonté de simplification et de rationalisation qu’Hilaire Belloc perçoit dans l’islam qu’il qualifie d’hérésie chrétienne. Issu d’un milieu païen dans les marges de l’Empire romain devenu chrétien, Mahomet aurait adopté un christianisme purgé de ses complexités dogmatiques. L’islam reprend l’idée d’un dieu unique créateur du monde et octroyant la vie après la mort mais nie l’incarnation en faisant de Jésus un prophète. Pour l’historien britannique, l’islam préfigure la quête hérétique de rationalisme et d’abolition des mystères catholiques que fut ensuite la Réforme. Toutes ces grandes hérésies auraient pour point commun d’avoir simplifié le dogme catholique en tentant de le purger des mystères que l’orgueilleuse raison humaine ne parvenait pas à saisir. [...]

Le roi arien, avant les princes protestants, était chef de son église. En somme, il conservait tous ses pouvoirs, s’identifiait à l’Eglise, rassemblant ainsi en sa personne tous les pouvoirs, humains et divins, de coercition possibles. Au fond, l’arianisme était un totalitarisme chrétien."



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