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jjwaDal jjwaDal 1er janvier 2023 19:50

@alinea
Il y a les faits et les intentions prêtées et les deux ne font rarement bon ménage. La Russie avait tout avantage à un partenariat d’égal à égal avec l’U.E., ses forces compensant ses faiblesses (économique et démographique) par ex. Etre jetée dans les bras de la Chine est un mariage dangereux et pour elle et sans doute pour nous (contrairement à nous ils peuvent désormais tabler sur une énergie bon marché et le coût de leur main d’oeuvre est encore pour un moment bien inférieur au nôtre). Poutine le savait.
Les faits sont les avertissements donnés par la Russie depuis 2008 au moins (symétriques des avertissements donnés par Kennedy en 1962) et le fait qu’il a refusé toute intégration du Donbass à la Russie pendant 8 ans. « Au pouvoir » depuis 2000 , avec le contrôle de sa banque centrale et toutes les ressources minières et énergétiques, avec la technologie aussi, il n’a envoyé que 190 000 hommes en Ukraine alors que par comparaison l’Allemagne nazie envoya 1,5 millions d’hommes pour conquérir la Pologne. Il aurait fallu cette armée pour « annexer » l’Ukraine et s’il ne l’a pas bâtie en 20 ans, alors qu’il en avait les moyens, les raisons semblent évidentes.
Factuellement aussi on pouvait reporter l’échec des accords de Minsk aux Russes mais sachant maintenant de l’Ukraine comme de l’Allemagne qu’il n’était pas question de les faire respecter, le doute existe a minima.
Enfin, Poutine ne pouvait pas ignorer qu’hors solution diplomatique le premier budget militaire au monde de très loin (celui des USA) essaierait de passer en force avec des moyens extraordinaires en se mettant dos au mur, alors que toute action militaire russe le mettrait aussi dans la même situation.
Si l’Ukraine est passée par les armes cela serait un camouflet que l’oligarchie US ne tolérera jamais. C’est une chose de partir d’un pays hors feux de projecteur médiatique (Afghanistan par ex), une autre de décamper sous les caméras la queue basse.
Le potentiel meurtrier de ce conflit ne doit pas être sous estimé. Si l’armée russe est mise en difficulté, vu l’extrême prudence observée par Poutine pour préserver ses troupes, une frappe nucléaire sur des objectifs militaires clairement occidentaux en Ukraine ne peut être exclue.
Les USA ont bien frappé deux villes japonaises en 1945 pour s’épargner une invasion terrestre de l’ïle principale d’un Japon qui refusait d’admettre la défaite et pour ne pas risquer un bain de sang pour leurs troupes.
L’Ukraine pas plus que le Japon n’ayant l’arme nucléaire, toute riposte symétrique rendrait éligible le pays à l’origine, du feu nucléaire russe, un départ en vrille qu’on doit éviter à tout prix.
Personne ne semble imaginer une issue raisonnable pour les deux parties, issue pourtant décrite dans les accords de Minsk déjà dans la poubelle de l’histoire. Nous serons heureux de sortir de 2023 dans le brouillard et pas au milieu d’un hiver nucléaire.


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