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Ronny Ronny 30 mai 2007 14:56

@ auteur et commentateurs

L’article n’est pas inintéressant, mais il est biaisé à mon avis (il manque d’un minimum d’ojectivité). Il alterne les observations pertinentes et une certaine forme de poujadisme anti fonctionnaire... Il souffre aussi d’un défaut, qui est celui de tous les articles traitant de la fonction publique, et qui est de considérer qu’il n’existe qu’une seule fonction publique, unanime, monolilthique, autonome et autoreplicative !

Commentaires plus précis pour expliciter mon propos :

Les effectifs n’ont cessé de croître au cours des vingt-cinq dernières années et l’Etat consacre une part considérable de son budget au fonctionnement de ses administrations. C’est un refrain connu, mais la situation est plus complexe. Si il y a eu une hausse globale en 20 ans, pas de chance, les dernières années voient une baisse des effectifs sensible (Cf insee, presque -2% des effectifs entre 2003 et 2004, Cf rapport senat -2,5% entre 2006 et 2007, etc.). La hausse doit aussi etre analysée de facon plus fine. Entre 1982 et 2003 l’emploi public a augmenté de 24 %. Dans le même temps, l’emploi total augmentait de 13 %. La croissance de l’emploi public repose sur celle de la fonction publique territoriale (FPT). La FPT enregistre la plus forte progression des effectifs (+ 42 %) en grande partie en raison de la régionalisation et de la décentralisation. La fonction publique d’État (FPE) a progressé comme l’emploi total (+ 14 %) (source documentation francaise) ! De plus, nombre de postes crées ces dernières annés ne sont pas des postes de fonctionnaires, mais des CDD ! Les baisses signalées plus haut sont donc des baisses a minima, ne prenant pas en compte le caractère « volatile » de nombreuses créations d’emploi récentes du public.

« De l’inefficacité, une maxime » Non certainement pas. Les agents du public que je connais et ils sont nombreux n’ont pas pour maxmime de l’inefficacité. Que l’organismation de services soit calamiteuse, certes, que certaines derives que vous pointez du doigt soient pénibles et contre productives, nous sommes d’accord (par ex : « le manque de communication entre services, l’absence de stratégie commune en matière d’investissements, de ressources humaines, les lourdeurs administratives freinant... non pas toutes, mais certaines »initiatives). OK aussi avec vous, plus bas sur la multiplication des services aux attributions très proches, charges administratives supportées par des fonctionnaires dont ce n’est pas la fonction première..."

En revanche vous dérapez quand vous écrivez « l’ampleur des dépenses injustifiées tandis que le manque de moyens est régulièrement dénoncé  » Si des dépenses amples existent, elles ne se produisent surement pas au niveau des services, mais au niveau des directions, voire de certaines caisses noires de ministères ! C’est un autre monde, celui de la haute FP d’Etat, réservé à des quasi politiques et où le fonctionnaire de base n’a pas accès. A ce sujet, vous parliez de lourdeur... Il faut voir le nombre de papiers, de justificatifs, et le temps que prennent la commande de certains matériels par les services ! Au delà et en revanche, non, désolé "le parcours administratif faisant suite à un changement de situation familiale, à une demande de titre de séjour, que je connais bien pour diverses raison est relativment simple, et a été très simplifié par l’utilisation possible d’internet, voire automatisé (carte de séjour). J’ai également demandé voilà peu une nouvelle carte grise, le tout par internet et courier, sans déplacement et envoi à mon domicile en 8 jours (en région parisienne !), idem pour la tele-déclaration des impôts...

Un mot sur la comparaison des taux d’emploi dans les services publics dans différents pays pour dire qu’il faut faire attention à comparer ce qui l’est. Etes-vous certain que les administrations des lands en Allemagne ou celle des provinces en Belgique soient comptabilisées dans les stats que vous présentez, par exemple. Deuxième point, compte-t-on les statuaires seuls, les DDD, l’équivalent temps plein, pas mal de vérifications à faire avant de s’emballer. Au delà, la question qui se pose est « moins de service public est-ce »mieux« ou »moins bien« pour la société ». Y a t il des secteurs qui ne sont privatisables (hopitaux, éducation par exemple) ou pas privatisés en France et qui le seraient à l’étranger, et est-ce souhaitable ?

Vous écrivez aussi "En effet, chaque mesure, chaque projet de réforme visant à moderniser les services publics se heurte à une résistance tenace. C’est totalement faux. Qu’il y ait des résistances, cela arrive et ce me semble justifié lorsqu’elles tentent de freiner une dégradation des conditions de travail, une activité supplémentaire sans contre partie rémunérée, etc. Mais vous oubliez dans le même temps de signaler (à dessein ?) que nombre de réformes souhaitées par les fonctionnaires eux mêmes et susceptibles d’améliorer le service, ont été tout simplement envoyées à la trappe par les gouvernements de droite (souvent) comme de gauche (aussi !), d’ailleurs !

Enfin attaquons le morceau de choix : Bien que la pensée unique, dictée par une minorité active, soit toujours pesante au sein de la fonction publique,... Ben non, la FPE n’est pas dominée et contrôlée par des syndicats, les gens y sont libres de penser et d’agir. La diversité syndicale existe. « Minorité » d’aileurs, écrivez vous, mais vous oubliez que les délégués syndicaux sont élus par plus de 60% (jusqu’à 80% dans certains services) des personnels. Vous confondez donc adhérents et représentants. A ce compte, Sarkosy ne serait représentatif que d’à peine 1% des francais, puisque moins de 1% adhère à l’UMP ! Donc à la porte Nicolas !

Autre citation : Condamnation de mouvements sociaux prônant l’immobilisme au nom du maintien de privilèges renommés « acquis sociaux ». Phraséologie typiquement conservatrice ! Si vous considérez une certaine sécurité de l’emploi, une liberté de parole comme des « privilèges », alors au lieu de demander la perte de ces acquis pour la FPE, vous feriez mieux de demander leur extension à l’ensemble des personnels de la FP, et aux personnes du privé. La politique d’alignement vers le bas ou vers le pire n’a jamais conduit à une amélioration des conditions de travail ou des niveaux de vie. Au contraire. C’est faire preuve d’un esprit étrange que de faire croire le contraire.

« Remettre en cause ces principes et l’assumer au grand jour se révèle d’ailleurs souvent périlleux puisque les promotions au sein de la fonction publique sont très souvent conditionnées par le soutien d’un syndicat . C’est totalement faux et mensonger qui plus est ! Nombre de promotions se font à l’ancienneté (et cela est dénonçable effectivement), et les instances d’évaluation sont pour la plupart multicasquettes. Les seules instances à forte coloration syndicales sont les CAP (com. admin. paritaires) qui comme leur nom l’indique comportent à part égale des représentants de la direction et du personnel. Elles interviennent après les promotions au choix, et le plus souvent ne modifient pas les classements, heureusement. En revanche, oui, il faut plaire au »gestionnaire" ou à son supérieur direct pour des promotions au choix. Le délit de sale gueule n’est d’ailleurs pas toujours bien loin, et cette situation n’est pas caractéristique du public. Les employés du privé sont dans le même cas ! Donc arrêtez de fantasmer sur ce point !

Terminons sur une note positive : je suis d’accord avec vous quand vous écrivez « C’est probablement l’absence de reconnaissance qui constitue la faiblesse fondamentale de notre fonction publique... Ces abus non sanctionnés exaspèrent finalement [...] bénéficient d’un salaire qu’ils n’honorent pas par leur travail, mais également qui induisent une légitime aigreur chez leurs collègues conscients de l’injustice d’une telle situation... ». Ceci posé, et pour connaître pas mal de services du public, je dirais que le système fonctionne sans carotte ni bâton ce qui est sans doute peu compréhensible dans le cadre - très étroit - d’une pensée sarkosienne !!! J’ajoute que pour un système fondé sur l’intérêt des gens pour leur boulot (enseignants, medecins et infirmiers, cheminots, flics, juges, etc.,) il fonctionne curieusement plutôt bien. J’estime personnellement à 5% le taux de tire au flanc dans la FP, ce qui est globalement très peu (et pas forcément très différent du privé !), et qui ne peut que vous réconcilier avec celle-ci.


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