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ddacoudre ddacoudre 31 mai 2007 15:43

Bonne observation. Nous savons que la pub n’est pas affaire de philanthropie, et il est évident que l’évolution des pubs soit suis ou précède une tendance. En l’espèce elle est indicative d’une vision futuriste d’une tendance envisageable permettant de s’attirer un maximum de clientèle. L’incertitude et l’inquiétude de l’avenir sont des facteurs conduisant à la rechercher de socle de stabilité ; et nous avons entendu les discours de ces derniers mois nous réconforter autour de valeurs connues, travail famille patrie. Est-ce que « l’égologisme » aura disparue pour autant, cela se mesure par les comportements au travers des « solidarités égoïstes » où l’adhésion à des compagnies d’assurances à but lucratif, ou il y a d’un côté ceux qui ont une vue holistique de l’existence incluant l’individuation, et ceux qui n’ont qu’une vue individualisatrice excluant holisme. Mais la réalité n’est pas aussi tranché et mélange les genres de telle manière que l’on se retrouve devant le paradoxe que tu mets en évidence. Les banques qui sont et deviendront de plus en plus les grandes ordonnatrices de notre existence, donc résolument tournée vers le pouvoir à venir et qui s’accommode parfaitement d’un retour de normes du passé car elles sont rassurantes pour ceux qui a leur corp défendant n’ont pas eu accès aux moyens d’acquérir par l’étude, la connaissance des codes complexes et d’évolution permanant de ce que l’on regroupe sous le vocable de sciences humaines. Ainsi nous sont présentés comme futuriste des valeurs plus que millénaire source de tous les conflits de notre nature animale. La comparaison par cliché est superbe.

Pour sourire je t’en offre une où c’est la femme qui est debout.

Nous savons que l’apprentissage culturel dans bien des pays est diffusé par la femme au sein du foyer, que son rôle est primordial, même si nous avons développé un monde machiste dans lequel elle recouvre une place, sa place. Une place dont le mâle l’a exclue il y a bien longtemps, à l’époque ou elle faisait l’objet de vénération car elle donnait, dans l’incompréhension, la vie. Pour illustrer mon propos je prendrai l’exemple dans le « moyen âge grec » qui commence vers le II ième siècle AV. J.C, comprenant la Crête et les Achéens qui se partagent le monde Gréco égéen, et la Grèce archaïque que les historiens situent entre le VIII ième et V ième siècle. Les origines du monde sont évoquées par le Chaos sans attribut, Gaia la terre définie « par son large sein », Gaia « au grand sein », donc capable de donner la vie à d’autres vies, relayée par le mythe en déesse qui est à la fois première, la plus ancienne, incroyablement vaste, et qui peut à elle seule, sans mâle, par ses propres forces et secrètes vertus, donner la vie. En troisième lieu Éros, l’amour. C’est l’amour qui n’aime pas, la représentation d’un surgir », d’un « apparaître ». La mer, voie d’eau dans la réalité économique gréco-égéene engendre une déesse de la mer vénérée, Amphitrite, dont le nom apparaît historiquement avant celui resté célèbre dans notre éducation « patriarcale », Poséidon, dieu de la mer. Poséidon est d’origine Asianique, une des religions antiques du Moyen-Orient. Amphitrite l’épouse dans la version de la Théogonie d’Hésiode datant du VI ième siècle. C’est là, la réalité d’une culture « gynéocratique » qui subira de lentes et visibles transformations. Ensuite dans la version -1970, plus récente, ce fut Amphitrite qui fut prise pour épouse par Poséidon. Les positions se sont donc totalement inversées signe d’une modification culturelle. Cet exemple parmi certainement beaucoup d’autres, indique clairement une inversion des rôles par acculturation d’influence, et à la longue, une mise sous silence du rôle politique et religieux de la femme qui n’en a pas moins poursuivit, secrètement ou non, son influence au travers des désirs dont elle faisait l’objet. Il a fallu attendre l’activité des femmes protestantes, avec Sarah Grimké en 1838 qui publia aux États-Unis un manifeste féministe : « nu on the Esquality of he sexes and the condition of Women » ; en Angleterre Elisabeth Cady humaine avec sa « Women’s bible » en 1890, et une autre protestante française Sarah Monod qui devint présidente du conseil national des femmes à sa création en 1901, pour qu’elles revendiquent leur place. Entre Amphitrite et Sarah Monod il n’y a pas moins de 3000 ans. Dire que c’est seulement l’histoire religieuse qui leur a usurpé leur place, serait déplacer le problème des organisations sociétales à leurs représentations . Représentations dont les rôles ont été de les maintenir en l’état en fonction de l’adaptation évolutive à l’environnement géohistorique, et auxquelles elles ont largement contribué par inculture ou tradition au travers de l’apprentissage, tout comme nous le faisons aujourd’hui pour perpétuer les organisations qui nous asservissent. Pour qu’il en soit autrement, il faut avoir un choix même restreint, et pour qu’il existe il faut avoir le temps d’y réfléchir la tête remplie de connaissances. Et dans cette connaissance rien ne nous interdit d’envisager qu’une société matriarcale ne serait pas meilleure que la notre. A condition que nous n’ayons pas fabriqué des femmes hommes. Car, quand au nom de l’égalité nous envoyons des femmes faire la guerre, et tuer ce à quoi elles donnent la vie, je crois que nous avons atteint là aussi le point d’un absolu dans le raisonnement d’hommes qui veulent se prétendre civilisés. C’est aussi exact pour les hommes, mais cela fait tant de millénaires que nous pratiquons l’exercice de nous entre tuer que c’est devenu une banalité, et il est bien inutile de l’étendre aux femmes. Ce qu’il ne faut pas interpréter comme signifiant qu’il devrait y avoir des secteurs réservés. Bien sur nous trouverons mille et une raisons de justifier qu’il en soit ainsi, au nom de la patrie, du droit de se défendre, de lutter pour un idéal. Et si nous pensons qu’il y a une espérance de voir un jour la guerre régresser, ce n’est pas en poussant le sexe humain le plus apte à soutenir ce point de vu à la guerre que nous avancerons vers l’hominisation. Car c’est dans cette matrice maternelle que nous avons une chance d’inscrire dans le conscient profond de l’enfant l’horreur de la guerre. Bien évidemment je conçois toute la difficulté d’une telle démarche qui s’oppose à notre culture guerrière et compétitrice, mais surtout à l’aptitude innée de sauvegarder son existence y compris dans une confrontation qui peut être accidentellement mortelle. Sinon pourquoi avoir combattu et supprimé l’anthropophagie qui a caractérisé une étape vers cette hominisation. Aucun groupe culturel n’aime particulièrement se rappeler cet état de fait où par nécessité, par pénurie alimentaire les hommes n’hésitaient pas à manger femmes, enfants, vieux et captifs, et dont nous avons conservé des rituels cultuels : les offrandes. Aujourd’hui pour disposer du nécessaire alimentaire, industriel ou territorial nous faisons des guerres avec les mêmes morts sauf que nous ne les mangeons plus, est-ce cela être civilisé ? Dans l’étude de nos mœurs il ne manque pas de scènes rapportées où la femme fait cuire des morceaux d’humains, doit-on encore lui demander de le faire, même si l’image est recomposée. La comparaison peut choquer et même paraître inopportune voire déplacée. Pourtant nos ancêtres ne trouvaient pas leurs pratiques barbares, tout comme nous nous ne trouvons pas barbares les nôtres qui conduisent à la même finalité, pour les mêmes raisons, sauf que nous, aujourd’hui nous maintenons cette raison parce qu’elle donne un but à l’existence, cela bien que nous disposions des moyens qu’il en soit autrement (ce qui n’était pas le cas de nos ancêtres). Ainsi peut-être, que si les femmes n’endossent pas le manteau de plomb des hommes, pourront-elles imaginer d’autres organisations sociales. Non pas parce qu’elles seraient investies d’un quelconque pouvoir, car l’histoire nous livre aussi des communautés où elles se montraient aussi cruelles qu’un homme. Mais parce qu’elles font ce qu’aucun homme ne peut connaître, enfanter notre espèce ; et cela lui donne bien le droit de redéfinir une « image du père » pour une finalité meilleure que celle que leur proposent les hommes de puis des millénaires, en mangeant ou en envoyant à la guerre sa progéniture. Si nos ancêtres avaient éventuellement l’excuse de ne rien savoir de leur origine, avec le développement des sciences nous n’avons plus cette excuse, si ce n’est celle de refuser d’apprendre.

cordialement.


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