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yasunari yasunari 1er juin 2007 15:02

Il est faux d’opposer pro-syriens et anti-syriens quant au tribunal international.

Le conseil constitutionnel libanais, qui n’est ni l’un ni l’autre, s’y oppose fermement, tout comme il s’oppose au gouvernement qui selon lui n’a justement plus de majorité parlementaire (le quorum des différentes communautés libanaises n’étant plus respecté). Le Général Aoun, encore plus anti-syrien que tous les Signora et Hariri réunis, s’oppose également à ce tribunal.

Quant à la violation de la souveraineté libanaise, la seule poursuite de l’incarceration d’Al-Sayed suffirait à la prouver, étant donné qu’elle ne repose sur aucune charge acceptée par la justice libanaise et pourtant se poursuit.

Vu de l’étranger, la situation est on ne peut plus claire. Les courts de justice internationales mise en place par le Conseil de Sécurité de l’ONU ne sont compétentes que dans le cas de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité (génocides inclus). Au cours de l’histoire, il en fut ainsi pour les cours pénales institués pour le Cambodge, la Sierra Leone, le Rwanda et l’ex Yougoslavie. Une attaque terroriste contre un individu, quel qu’il soit, ressort de la compétence de la justice locale.

L’idée de mettre la Syrie sur le banc des accusés est assez drôle. Dans le cadre de la commission d’enquête sur l’assasinat d’Hariri, rien, pour l’instant, ne permet de mettre en cause l’état syrien... Au contraire, les éléments apportés par la commission sous la direction de Detlev Mehlis et incriminant la Syrie ont tous été balayés sous la direction de Brammertz comme issus de faux témoignages...

Le desir de justice est effectivement légitime. Ce qui par effet de contraste rend cette court de justice encore plus injuste... Elle se veut en effet compétente sur des assasinats (celui d’Hariri n’est pas le seul) commis au Liban sans pouvoir expliquer de quel droit, mais le Conseil de Sécurité a clairement fait savoir que cette court internationale ne se prononcerai pas sur les crimes de guerre manifestement commis en juillet 2006 par Tsahal sous l’égide de Bran Halutz. D’où le douloureux sentiment de deux poids, deux mesures...

Sur l’idée de paix et de justice, il est clair que le but normal d’un tel tribunal est de restaurer la paix dans une région en permettant à une institution impartiale de juger les crimes commis au cour d’un conflit international ou d’une guerre civile, et donc de préparer le terrain à une réconciliation sur des bases saines. Au Liban, la création de ce tribunal international n’a pour l’instant fait qu’attiser les tensions.

Pour terminer, une dernière remarque. Les Etats-Unis, la France et Israël, sont les principaux instigateurs de ce tribunal. Ledit tribunal devra exploiter les éléments établis par la commission d’enquête créés par la résolution 1595 afin de rechercher les responsables de la mort d’Hariri. Alors que ces trois pays ont abondamment et ouvertement accusés la Syrie de ce crime, il est assez étrange de constater que, selon le rapport Brammertz daté du 12 décembre 2006 :

« 98. Consistent with the Syrian Arab Republic’s obligations under Security Council resolutions 1636 (2005) and 1644 (2005), and the common understanding reached between the Commission and Syria earlier in the year, the cooperation of Syria with the Commission remains timely and efficient. »

alors que dans le même temps :

« 103. Although most States have responded positively to the Commission’s requests and have actively assisted its work, including by facilitating witness interviews and providing other support and information, some States have provided late or incomplete responses, or have not responded at all. At the end of the reporting period, responses to 22 requests sent to 10 separate Member States are overdue. The lack of responsiveness by certain States has serious consequences in terms of delay for the work of the Commission and its investigative progress. In view of the crucial nature of the information that it seeks to obtain from States and the limited time frame in which it aims to complete its investigative activities, the Commission trusts that it will enjoy full and prompt cooperation from all States during the next reporting period. »

Une rapide enquête sur internet cherchant à savoir quelles sont les requêtes en suspend montre que parmis les pays qui « évitent » de collaborer avec la commission, se trouvent justement les Etats Unis, la France et Israel.

Bref, il serait peut-être plus juste de parler de procès politique international que de court de justice...

Pour ce qui est de mes sources, faites comme moi, démerdez vous avec Loubnan ya Loubnan, l’Orient-le jour, le Monde diplomatique, Robert Fisk, Haaretz, Angry Arab, et google...


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