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poetiste poetiste 15 juin 2007 09:38

Besoin d’un dieu, ou simple justice ?

Que peut attendre celui qui croit en un dieu ? Que celui-ci lui rende au centuple ce qu’il a fait pour ce dieu hypothétique. Je dis bien : « hypothétique » car il y a autant de dieux que d’hommes et de femmes. Un dieu, c’est très personnel et chacun n’en fait pas le même usage. S’il y a un prétexte fallacieux à toutes nos actions, bonnes ou mauvaises, c’est bien de les imputer à un dieu de notre imagination. Mais foin des guerres de religions, cette idolâtrie d’un dieu subjectif proche de l’ego ne concerne pas uniquement les hommes de religion. On a vu l’athéisme élevé au rang d’une religion nationale dans l’ex URSS et la guerre de religion n’a rien à envier à l’horreur d’un procès de Moscou ou aux goulags, par exemple. On est toujours idolâtre de quelque chose car, comme les berniques, il nous faut bien nous attacher quelque part. L’arriviste qui ne croit qu’en lui-même se donne le rôle d’un dieu, il lui faut donc impérativement des adeptes, et il en trouve car il donne réponse à une telle frustration spirituelle que celui-ci peut jouer ce rôle ; un ersatz de dieu, en quelque sorte. Les adeptes ne savent pas que ce dieu dévore ses enfants, ou ils font semblant de l’oublier. Il y a donc une grande pluralité de dieux prêts à satisfaire en partie le tropisme humain de l’idolâtrie. En notre douce France catholique apostolique et romaine, nous disposons d’un dieu qui aurait dit : « Ce que vous faites à ces plus petits, c’est à moi que vous le faites ». Cette phrase ancrée dans le subconscient des Français doit être à l’origine de la promulgation des droits de l’homme par les Montagnards, qui montraient de suite la difficulté de l’appliquer strictement. On s’éloigne très vite de trop belles dispositions sociales car deux autres dieux jumeaux sont toujours à l’affût : le pouvoir et l’argent. Le dieu du pouvoir et de l’argent est élu, en notre belle France. Nous dira t’il : « Ce que vous faites à ces plus grands, c’est à moi que vous le faites » ? Il a joué sur la peur et sur les promesses pour arriver à ses fins contrairement au dieu de la Bible qui a misé sur le courage, la participation et l’amour. Bon ! Ne confondons pas la candeur de l’homme de foi et le politicien ; ils ne sont pas du même monde. Si tout va mal chez nous, c’est que nos dieux (ou nos idolâtries), ne sont pas à la mesure de nos espérances d’une France meilleure. Il existe un parti dit : « socialiste » censé faire aux plus petits ce que le dieu de notre culture voudrait pour lui mais ce parti le crucifie autant que celui de la droite. On se refile la croix qui brûle : du social, du partage avec les plus petits, vous n’y pensez pas ! Quand on s’est donné l’identité d’un personnage important, on reste dans cette illusion, on ne regarde plus en face la pauvreté, la réalité de l’autre ; elle finit par nous faire peur. Est-il besoin d’être initiés pour savoir que les faux dieux gagnent beaucoup de pouvoir et d’argent ? Les dieux du stade, les dieux du tennis, les dieux de l’industrie aux parachutes en or et toute une multitude d’autres dieux voulant se hisser au dessus de la mêlée, les acteurs, les miss, les producteurs de télé et j’en passe. Dans de telles conditions, le désir d’une France meilleure ne peut que se fourvoyer ; le sauveur n’existe pas. Si notre formule favorite est : Chacun pour soi et dieu pour tous », alors, que chacun se sauve lui-même, la charité bien ordonnée commence par là. Choisir la participation est un acte volontaire mais au nom de quel dieu ? Au nom de l’intérêt collectif, au nom de l’amour de nos enfants. Certains pensent qu’il existe un dieu « amour ». Si c’est vrai permettez-moi de lui accoler une majuscule. Je dirai donc le Dieu Amour. C’est une bonne étoile, une utopie, un rêve. Mais c’est l’utopie ou la mort comme disait René Dumont, cet homme de bonne volonté. Qu’une certaine victoire soit dans le for intérieur de chacun plus que dans un match de foot ou une élection présidentielle et la France sera sauvée : il n’y aura plus de chômeurs, plus d’exclus, plus de mendiants dans les rues. Comment peut-on en être arrivés à rêver d’une aussi simple justice ?


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