• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Laurent Brayard

Le 7 février est le jour anniversaire de la mort d’un général russe blanc, finalement peu connu en Occident, l’amiral Alexandre Koltchak (1874-1920). Il était le fils d’un général du Tsar, avec des origines cosaques. Il fut cadet d’une école navale, et servit ensuite sur la flotte. Océanographe et hydrographe, membre de l’Académie des Sciences de Russie, il participa à 5 expéditions polaires et servit sur la flotte russe durant la guerre russo-japonaise (1904-1905). Il fut le fondateur du Cercle naval de Saint-Pétersbourg et entra dans l’État-major général de la flotte impériale (1906-1909, 1910-1912). Il s’illustra dans les combats de la Première Guerre mondiale, au commandement de divers navires, avant d’être promu contre-amiral, puis vice-amiral commandant la flotte de la Mer Noire (1916).

Il réussit à maintenir l’ordre dans cette flotte, au moment des événements terribles de la Révolution russe de février (1917). Il préféra refuser des commandements sous le nouveau régime de Kerenski (1917-1918). Il fut envoyé dans une obscure mission d’observation en Occident, USA, Royaume-Uni, mais aussi au Japon, et fut vite pressenti par les Alliés comme un chef potentiel pour écraser les Bolcheviques (1918). Arrivé à Omsk, il accepta de prendre la tête d’un gouvernement provisoire de Sibérie autonome qui avaient éliminé les révolutionnaires modérés locaux, ou les bolcheviques. Avec des forces blanches, un soutien des Anglais (beaucoup d’armement), et théorique des Français, ainsi que celui de la Légion Tchèque, il lança une offensive vers l’Ouest en partant de la Sibérie (1919). Son armée vola de succès en succès, marchant finalement sur Moscou, alors que le territoire des Bolcheviques se réduisait comme peau de chagrin.

Après des batailles confuses, son armée hétéroclite fut finalement vaincue et repoussée (novembre 1919), refluant dans le désordre vers la Sibérie. Abandonné par la Légion Tchèque, trahit par les Français (général Janin), la retraite se termina en déroute totale. Koltchak abandonné et acculé transféra son commandement au général Denikine (commandant les armées blanches en Crimée), et démissionna (6 janvier 1920). Il fut quasiment livré par le général Janin et les Tchèques aux Bolcheviques (21 janvier), ainsi que le trésor impérial transporté dans des wagons. Condamné à mort, il fut fusillé sous les ordres du commissaire politique Popov, et son corps jeté dans un trou de glace dans une rivière gelée (7 février). Maurice Janin (1862-1946), chef de la mission militaire en Russie, l’homme qui l’avait trahi, rentra en France, et fut ensuite mis eu placard. Il fut désavoué, dans un silence assourdissant par l’essentiel des cercles officiels français, mais dénoncé publiquement par son homologue britannique. Il nia et botta en touche, fut nommé à un poste insignifiant et termina obscurément sa triste vie.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès