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Nicolas Proix 17 juillet 2007 12:44

@ Alain Lafon

De mon point de vue, l’affaire n’est pas vraiment politique au sens où on l’entend comme lutte de partis.

Elle l’est dans le sens où la politique est « l’affaire de la cité », et une lutte d’influence entre acteurs.

De mon point de vue, on est ici plus confronté à une lutte entre :
- un acteur « local » qui cherche en particulier l’amélioration de la qualité de vie de ses habitants et le rééquilibrage de son territoire, parfois aux dépends de sa compétitivité et en hypothéquant ses capacités de développement futur. Peut-être aussi en envisageant que peu les retombées de cet aménagement sur les régions voisines.

- un acteur « national » qui veut garder une locomotive économique puissante et concurrentielle face à Londres en particulier, plus secondairement à Milan, Francfort et Madrid. Aux dépends éventuellement de l’équilibre de ce territoire, du moins dans un premier temps. Et au détriment de la qualité de vie de la population.

Lequel a raison ? Qui saurait le dire ? Les ressources nécesaires à un développement économique national sont aussi vitales. Le développement harmonieux d’une région où vivent 12 millions d’habitants aussi.

Là où je ne rejoins pas l’analyse du gouvernement, c’est quand il se désole d’un moindre dynamisme francilien. Que d’autres régions et d’autres métropoles, notamment au Sud-Est, se développent et créent de l’emploi, c’est plutôt un mal qu’un bien. Ceux qui croient que le « désert français » est devenu un mythe grâce à la DATAR ont des illusions plutôt tenaces.

Les conséquences de cette prise de position me laissent également perplexe.

1 - Je n’ai jamais compris l’intérêt du CDG Express, depuis que la consultation a élé lancée en septembre 2001 et que RFF s’est lancé dans ce projet. A part un effet de vitrine, quel intérêt ? Et surtout, à quel prix ? Qu’on rétorque que tout sera financé par de l’argent privé ne répond en rien à la question. C’est de l’argent privé qui pourrait être investi ailleurs, et je ne pense pas trouver un seul Francilien pour dire qu’il n’y aurait pas des besoins plus urgents ni plus pressants.

2 - Etendre les capacités de Roissy, oui, mais jusqu’à quel niveau ? Combien de temps Gonesse, Sarcelles, Gousssainville et de manière générale la moitié du Val d’Oise pourra-t-elle supporter un trafic sans cesse croissant ?

3 - A mon sens, si le TGV ne représente pas une solution-miracle, il constitue néanmoins une très nette amélioration par rapport à l’avion, autant en termes de pollution sonore qu’en termes d’émission de polluants. Vu le nombre de trajets inférieurs à 600 km effectués par avion au départ de Roissy, une sérieuse reconversion est possible . . . à condition qu’on en donne les moyens à la SNCF. Pourquoi ne cherche-t-on pas à créer enfin un raccord TGV digne de ce nom entre Massy et Valenton, au lieu d’empiéter sur le RER C qui n’a vraiment pas besoin de cela pour détériorer encore sa très faible qualité de service ?

@ Arthur Mage :

Certes, cette citation du Général de Gaulle à Paul Delouvrier est connue comme le point de départ de l’aménagement francilien. Mais :

- Peut-on conclure à une réussite ? Le RER, oui. Mais le plan n’a été réalisé qu’à moitié (rappelons que des lignes F et G étaient prévues dans le plan initial, ainsi qu’une rocade intégrale). Mais les villes nouvelles, « pôles structurants » de la banlieue ? Une année entière de budget y a passé, seules deux d’entre elles (Cergy-Pontoise et Saint-Quentin-en-Yvelines) ont pleinement réussi, Marne-la-Vallée est encore en chantier, quant à Evry et surtout Sénart, c’est nettement plus laborieux.

- La situation était complètement différente ! La loi Defferre (1982 . . .) n’étant pas passée par là, la Région n’existait même pas en tant que collectivité territoriale. Ce n’est que depuis cette loi qu’elle a compétence d’aménagement, et, en ce qui concerne l’Île-de-France, ce n’est que depuis 1995 et le SDRIF qu’elle n’a d’ailleurs pas pu élaborer (l’Etat lui avait déjà imposé un oukase assez clair).

Il me semble donc un peu facile d’affirmer que l’Etat a « pris les devants ». Personne d’autre n’avait les moyens ni le droit de le faire . . .

Aujourd’hui, c’est clairement une lutte d’influence entre deux entités qui ne seront jamais d’accord sur ce sujet . . . fussent-elles du même bord politique.


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