• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Philippe Vassé Philippe Vassé 14 juillet 2007 10:59

Kalvin,

Votre article, très instructif, rappelle une série de mesures qui, pour l’heure, nécessitent tout d’abord d’être validées de manière définitive avant qu’on puisse en tirer des conclusions, tout aussi aléatoires d’ailleurs.

J’écris cela parce qu’il existe parfois, en matière de recherche scientifique, des différences significatives entre ce qu’on a cru avoir identifié de loin et ce que des sondes, par exemple, vérifient en pratique ensuite dans la réalité de la planète. On a déjà eu des surprises même dans le système solaire, c’est dire à plus grande distance les probabilités...

Nos instruments d’analyse à distance peuvent, pour faire court, être abusés par de nombreux phénomènes parasites qui ne sont pas toujours détectés dans la procédure de recherche à distance, mais qui peuvent altérer le résultat obtenu et annoncé en toute bonne foi.

Autre point qui nécessite une certaine réserve, toujours du point de vue scientifique : la majorité des chercheurs a de la vie dans l’Univers une notion assez, disons, « anthropocentriste ».

En clair, beaucoup partent de l’hypothèse (ou du préjugé si vous préférez) que la « vie » ailleurs serait par essence de même nature et aurait besoin des mêmes conditions que celles que nous avons connues et connaissons sur la planète dite Terre (terre, air, photosynthèse, etc...).

Nos cerveaux humains « anthropocentristes » témoignent dans ce domaine d’une grande pauvreté de créativité potentielle si on la compare avec les variantes des formes de la « vie » terrestre connue (un foisonnement de formes de vie que nous ne connaissons pas encore complètement- je pense ici à la « vie » dans les grandes profondeurs océaniques).

La série « Star Trek » avait bien souligné notre « anthropocentrisme » pour l’Univers entier !

C’est un peu le défaut, entre quelques autres, de l’article que vous citez : il se fonde sur la possibilité d’eau (de plus à l’état gazeux) pour en conclure à une possibilité de « vie ». Comme dit Cyrano de Bergerac dans une célèbre réplique : « c’est un peu court » !

L’histoire de notre Terre et de la « vie » sont prises comme une sorte de « référence » dogmatique absolue qui aurait valeur universelle. Ce qui ne correspond pas à nos « normes » terrestres apparaît donc impossible a priori, voire « impensable », au sens premier du mot ou inimaginable.

Je n’ai aucune position a priori sur l’existence ou l’inexistence de « vie » ailleurs. Statistiquement, selon les lois de la probabilité, il devrait, dans notre Univers infini, y avoir des planètes qui portent ou ont porté la « vie ».

Le problème est ici celui du concept, de la nature précise, matérielle, de ce que nous recherchons, ce qui relève un peu des mythes sur les OVNI : beaucoup veulent imaginer une « vie » qui serait plus ou moins semblable à celle que nous connaissons en termes géologiques.

De là, le mythe de la soucoupe volante ronde née de la littérature des années 1950 qui renvoyait à la pensée de l’époque sur les potentiels objets volants des « ET », en plus « science-fiction » sur la forme et la vitesse....

De fait, les recherches sur la « vie » en-dehors de la Terre peuvent être comparées, si vous me pardonnez la métaphore osée, à un aveugle inculte qui palpe tout ce qu’il peut toucher, mais sans bien savoir ce qu’il a en mains et ce qu’il cherche exactement car il ne sait pas sous quelles formes, variées à l’infini, comme sur la Terre, la « vie » peut se présenter ailleurs.

Vous le voyez : la problématique est un peu plus complexe que la trouvaille d’H²O ici ou là. C’est la grandeur et la servitude de la recherche scientifique qui n’obéit, en la matière, ni à nos fantasmes, ni à nos illusions, ni à nos rêves.

Malgré nos instruments performants qui « voient » loin et savent énormément de choses, nous sommes face à la « vie » ailleurs comme des « aveugles incultes ».

Cela nous ramène à plus de modestie. Ce qui est toujours utile et fécond en matière de recherche scientifique.

Bien cordialement vôtre,

PS : un exemple de l’apparence de vie en trompe l’oeil possible : il existe dans la mer des poissons qui ressemblent, immobiles, à des pierres marines (stratégie de survie par camouflage dans l’environnement immédiat). S’ils ne bougent pas, rien ne permet de savoir que c’est un animal ou une pierre sans vie.

Alors, une pierre sur une planète lointaine.....


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès