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miaou miaou 31 juillet 2007 14:31

« Vous serez impressionné, comme tous les visiteurs, par la vigueur de la culture scientifique chinoise et plus largmeent asiatique »

Je ne nie pas que pendant très longtemps, les civilisations asiatiques et orientales furent très supérieures (et de loin) à tout ce qui se passe en Europe. Mais relisez-moi : « Sauf que la philosophie orientale a été un frein considérable au développement de la science, à un certain stade. » Ce stade, c’est dans le domaine scientifique le passage à une théorie forte, capable de synthétiser avec ordre et cohérence les connaissances qui s’accumulent, et de dialoguer efficacement avec l’expérimentation.

« à une époque où les « Gaulois » (terme générique des peuples habitant la Gaule ; comme on dirait des Illyriens de l’Illyricum)ne nous ont rien légué de tel. »

Quand j’évoque la civilisation occidentale, je songe très peu aux Gaulois/Celtes (encore que le peu de goût de ces peuples pour la centralisation et surtout l’écriture conduise fatalement à les sous-estimer), mais surtout aux piliers gréco-romains et judéo-chrétiens.

La plupart de vos commentaires laisse sourdre une haine profonde du christianisme. Vous vous complaisez sur les horreurs commises certes en nom du christianisme, mais en contradiction totale de ses valeurs. C’est le lot de toute idéologie (religieuse ou non) d’être instrumentalisée tôt ou tard. Prenons l’exemple du bouddhisme

• aide active de grands maîtres zen lors de la guerre impérialiste du Japon (le bouddhisme étant alors en retrait par rapport au shintoïsme, la religion d’état) : collecte de fonds pour l’effort de guerre, cérémonies spéciales pour l’obtention de la victoire, création de centres d’instruction, activités de renseignement, endoctrinement des populations, (cf, Le Zen en guerre, Brian Victoria)

• complicité de hautes autorités du bouddhisme dans la terrible dictature sévissant dans le Myanmar (ex-Birmanie), récompensées notamment par des conversions forcées au bouddhisme...

• maintien pendant longtemps d’un terrible système théocratique au Tibet ; il n’y eut aucun besoin de combattre la science, puisqu’elle n’avait jamais pu s’y implanter.

http://enrade.free.fr/200604/200604_bouddhisme.htm (notamment Thaïlande et Sri Lanka)

« Quant à la sciennce en pays musulmans, elle a connu dans le passé des moments d’expansion. Elle n’y est d’ailleurs ni morte, ni agonisante (l’Iran, le Pakistan, la Tunisie ou le Maroc) en sont de vivants exemples). »

L’essentiel de la « science musulmane » est le fait de peuples conquis : chaldéens ou byzantine chrétiens ; persans zoroastriens ; ... L’influence de ces cultures une fois réduite, l’Islam, laissé à ses démons propres, se retourna contre la science. la plupart des grands savants musulmans (Averroes, Avicenne...) furent considérés comme des quasi-hérétiques

On comprend d’ailleurs mal cette mansuétude à l’égard de l’Islam, quand on connaît votre détestation du christianisme. D’autant que : • encore une fois, les forfaits attribués au christianisme le sont contre ses valeurs

• Les forfaits de l’Islam sont directement imputable aux injonctions du Coran, de la Sunna et de la Charia... Rappelons que Mahomet lui-même fut un chef de guerre féroce (on ne peut donc décemment invoquer une quelconque instrumentalisation de l’Islam)

• La détestation par Mahomet de la musique et de la poésie est proverbiale. Il fut, entre autre, le commanditaire des meurtres de la poétesse Asma Bint Marwan et du poète centenaire Abou ’Afak, coupables de lui manquer de respect)

• Ce qui est reproché au christianisme est multi-séculaire ; ce qui est reproché à l’Islam est actuel

« La régression culturelle, donc du niveau scientifique de la société à ce moment, en Europe occidentale, y compris en Italie et Grèce, qui furent des foyers de culture antique, est manifestement dû au christianisme et à ses luttes diverses contre tout ce qui représentait, aux yeux de l’Eglise en formation, un danger pour son pouvoir sur la société. »

Affirmations partiales et gratuites ; d’autant que certains points sont à considérer :

• négation complète du rôle des invasions, dues à une pression migratoire importante dont l’origine lointaine, de proche en proche, est asiatique. • si les Grecs furent une grande scientifiques, ce ne fut jamais le cas des Romains ; dont les points forts furent les sciences juridiques, l’administration, éventuellement l’ingénierie (mais à visée purement pragmatique), et ce, bien longtemps avant que le christianisme n’asseye son influence. • L’instabilité quasi-chronique de l’Empire Romain est intrinsèque à son fonctionnement, notamment en période de transition : les successions ne sont pas anticipées comme elles le sont dans les régimes purement monarchiques ou républicains. • Constantinople, qui ne pendant longtemps ne subit pas avec la même rigueur les invasions barbares, fut longtemps un « foyer important de la culture » • La logique même considère que l’intérêt bien compris de cette Eglise si machiavélique aurait été le maintien de l’Empire d’Occident.

« il semble que les problèmes concernant ces exécutions aient été très « politiques » et relatis à des questions de divergences politiques du moment, et ne soient donc pas le fruit d’une politique délibérée anti-scientifique »

Sauf qu’au sein de cette politique, l’athéisme jouait un rôle certain (notamment au sein du communisme). Si l’on estime souhaitable la séparation de l’Eglise et de l’Etat, il faut agir de même envers l’athéisme. Sinon d’ailleurs, à ce compte, on peut également exonérer totalement l’appareil ecclesial catholique au sujet de l’Inquisition, et imputer la responsabilité totale de ces crimes à la « politique » de l’Ancien Régime (souci des gouvernants de maintenir l’unité). En fait, l’athéisme a été beaucoup plus meurtrier (cf : massacres dus aux idéologies du XX ème siècle) que ne l’a été l’ensemble des religions.

« L’Eglise s’est d’ailleurs donnée une structure appelée Sainte Inquisition pour traquer la science, après les massacres médiévaux des « hérétiques » en tous genres, des « sorciers » (lire ici guérisseurs naturels par les plantes). »

Le but de l’Inquisition ne fut certainement pas l’éradication des connaissances ; en l’occurence, dans le cas spécifique des « soricers guérisseurs », la motivations fut liée à la méfiance envers des interprétations païennes (esprits, dieux.... liés aux maladies) Par ce faire, par delà l’abomination des faits, le christianisme a en fait partiellement contribué à clarifier la pensée scientifique en forçant à la recherche d’explications rationnelles (et non plus magiques).

« D’ailleurs, avec le sourire, je me rappelle les textes espagnols sur les Aztéques qui étaient horrifiés par l’ odeur corporelle des soldats de sa Majesté Très Catholique,.. »

Il est vrai qu’il s’agit d’un argument solide, l’odeur corporelle d’une quelconque soldatesque perçue par une aristocratie délicate !!! Certains hyper-sensibles intransigeants y auraient même décelé une once de racisme (les Amérindiens, dont l’origine est principalement asiatique, qui sentent bons ; les Blancs, qui sentent mauvais) Je n’ai d’ailleurs jamais nié que la chute de l’Empire Romain ait causé un certain de pertes, dont celle de l’habitude des bains et de l’hygiène, ni que nombres de civilisations aient effectué des apports (plus ou moins important) aux connaissances mondiales. Mais cela nous éloigne de la constitution de la science moderne, qui n’est pas que l’agglutination de morceaux de connaissances éparses et de techniques disparates. D’ailleurs, puisqu’on est sur les Aztèques, rappelons les colonnes de prisonniers (et autres malheureux) montant les pyramides pour se faire arracher le cœur n’avaient de mythiques.

« Ces petits correctifs s’imposaient car, malheureusement, en France surtout, l’histoire du monde n’est pas vraiment ni enseignée massivement, ni surtout bien appréciée objectivement. »

Nous sommes d’accord ; par exemple, si dans l’histoire telle qu’elle est enseignée, on insiste sur le côté obscurantiste de l’Eglise, on néglige la très riche et très diversifiée contribution à la science du christianisme et de nombre de ses représentant les plus éminents. Alors qu’on a tendance à grossir exagérément, en vue d’un politiquement correct de bon aloi, la contribution islamique. Autre exemple, la méconnaissance du bouddhisme au cours de l’histoire, qui peut laisser croire en sa « virgnité » historique.


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