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jean-jacques rousseau 11 septembre 2007 11:17

Dan51 disait : "La situation des PME en France est catastrophique. Elles n’ont pas la capacité humaine et en capitaux propres à se projeter sur les marchés internationaux. Et cela va encore empirer car l’Etat a totalement brimé tout ces pans de l’économie - plus de 90 % de toutes les entreprises françaises - depuis plus de 20 ans au profit des quelques grandes entreprises françaises qui font la une des journaux.

Et un tel retard ne se rattrapera pas de si tôt."

Je souscris entièrement à cette analyse.

J’ajouterai 3 choses :

1. les PME sont désavantagées de plusieurs manières. En dehors des chambres consulaires départementales elles non pas d’interlocuteurs pertinents sur le plan d’une politique de développement économique régional, ni national. C’est purement une question d’organisation du pouvoir et in fine de démocratie. Si les régions avaient des compétences législatives étendues à l’image des « Lander » allemands, il en irait autrement. En bénéficiant d’un suivi plus attentif des autorités, les PME auraient notamment un accès équitable a des services régionaux plus efficaces d’aide à l’exportation ; aux ressources universitaires en R&D ; aux appels d’offres publiques ou privées ; etc.

2. Par l’effet d’une centralisation politique des questions économique - aujourd’hui les plans de développement régionaux sont contrôlés par le gouvernement et les dossiers importants sont toujours gérés par le Ministre « à-tout-faire » des Finances. Les attributions du personnage sont devenues rocambolesques et ressemble à un titre de noblesse de l’ancien Régime : « Sa structure actuelle est définie par le décret[2] du 31 mai 2007 relatif à ses attributions. Le décret prévoit que »le ministre de l’économie, des finances et de l’emploi prépare et met en œuvre la politique du Gouvernement en matière économique, financière, d’emploi, de formation professionnelle, de consommation et de répression des fraudes, de commerce extérieur, d’industrie, de postes et communications électroniques et de tourisme« . Il met en œuvre également la politique du gouvernement concernant les petites et moyennes entreprises, le commerce, l’artisanat et les professions libérales. » ouf !

3. Evidemment personne ne peut s’occuper utilement de tant de sujets à la fois. La résultante est que la priorité sera donnée à quelques dossiers prioritaires en fonction de la pression de lobbies ou au coup par coup en fonction de l’actualité médiatique. Il en résulte que c’est l’optique et la stratégie des grands groupes industriels qui sera adopté et à l’ordre du jour et on (sur)valorisera le rôle de « champion industriel national » de tel groupe qui aura ses entrées dans le cabinet ministériel, pour reléguer les PME à un rôle de « sous-traitants », écartés des appels d’offre publics, suspendus au bon vouloir de leur principal client si ce n’est relégué au statut rédhibitoire « d’atelier artisanal du folklore local ». C’est ainsi ignorer le fait que toutes les grandes entreprises modernes ont fait leurs débuts dans un petit atelier artisanal et mépriser les débuts c’est interdire la prospérité future.

Le succès des PME c’est l’effet d’un cadre institutionnel politique favorable à la démocratie locale et régionale pleinement compétente dans le domaine du développement économique. Aucun ministre ou aucun président omnipotent ne pourra décréter arbitrairement ce succès.


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