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Voltaire Voltaire 25 septembre 2007 14:58

Le problème de cet article n’est pas que son auteur soit antilibéral et opposé à l’enreprise privée. Après tout, chacun peut être marxiste et considérer que l’Etat gère mieux l’économie qu’un système basé sur le privé.

Le problème tient en revanche à la méconnaissance profonde des organisations internationales comme l’OCDE ou la Commission Européenne, et de leur fonctionnent, et à une vision du rôle de l’éducation passablement restrictive.

Le premier point tout d’abord. L’auteur décrit l’OCDE et la Commission européenne comme des concentrations de lobbies (sous-entendus privés...).

L’OCDE est une organisation intergouvernementale. Elle effectue, à la demande des gouvernements qui en sont membre, des études sur différents sujets auxquelles participent ces gouvernements. Elle ne distribue aucun financement, et emet des recommandations plus ou moins strictes pour les gouvernements. Deux organismes, représentant les entreprises et les syndicats (le BIAC et le TUAC), y sont présentes, et n’ont absolument aucune influence. Seuls les gouvernements influent sur les travaux de l’OCDE, en tentant parfois de limiter l’impact d’études trop négatives pour leurs politiques, mais l’OCDE demeure l’un des rares organismes qui réussit à s’affranchir de ce type de pressions.

La Commission Européenne elle gère des financement, en plus d’emettre des projets de lois. Elle est donc beaucoup plus sujette aux lobbies de tous types. Le principal de ces lobbies n’en demeure pas moins les gouvernements eux-mêmes. Mais, comme à l’OCDE, le nombre de pays membres ayant des intérêts divergents limite cette influence extérieure (limite mais n’empêche pas). Les lobbies privés sont donc assez actif, mais n’ont pas plus de succès que les autres, tant les intérêts sont variés. IL semble (à vérifier) que le parlement européen soit plus sensible aux lobbies que la Commission, qui dispose d’un pouvoir plus fort, et surtout de fonctionnaires autrements plus indépendants que les parlementaires.

Passons au second point. Les entreprises, qui emploient les diplômés, n’ont donc rien à dire sur les formations et l’enseignement ? Les chercheurs qui s’inquiètent de la baisse des vocations scientifiques devraient donc ne rien dire ou suggérer en matière de formation (exit donc « la main à la pâte » et autres initiatives de ce genre...), les artisants devraient s’abstenir de proposer des actions pour attirer des jeunes vers les formations d’apprentissage etc... ?

Considérer que l’éducation est du seul ressort des formateurs (l’éducation nationale) me semble non seulement idéologique mais aussi sucidaire. C’est comme si en économie on ne s’intéressait qu’à la production et pas à la demande... L’éducation a t-elle pour seul objectif d’inculquer une somme de connaissances (et de méthodes si l’on est chanceux) aux élèves ? ou doit-elle aussi proposer des formations qui débouchent sur un métier ? Et dans ce cas, est-il si aberrant que les futurs employeurs proposent des contenus adaptés à leurs besoins ? Même en occultant l’entreprise privée qu’abhorre l’auteur, imagine t-on les enseignants ne pas avoir leur mot à dire sur la formation des futurs professeurs ? L’Etat ne pas intervenir dans le programme de l’ENA ?

Même si cela révulse l’auteur, nous vivons dans un système où l’économie est à dominante privée, où l’entreprise est le moteur de cette économie, de la croissance, de la richesse des pays. Il est donc assez logique que ces entreprises s’intéressent à l’éducation de leurs futurs employés, à moins de considérer qu’il vaille mieux aller voir ailleurs. Mais alors cet auteur ne pourra se plaindre que ces entreprises se délocalisent...

L’éducation, l’enseignement, peuvent-ils être considérés comme des investissements ? Il me semble que oui, c’est même sans doute l’investissement le plus rentable qui soit, que se soit pour l’individu comme pour la société.

Pour le reste, l’auteur démontre une ignorance des systèmes d’éducation égale à celle des organisations internationales. Tout à sa dénonciation des « méchants » lobbies privés, il s’enferre dans une réthorique anti-libérale qui réjouira sans doute les alter-mondialistes de ce forum mais qui ne fait guère avancer la discussion sur la construction européenne, qui pourtant mériterait d’être traitée de façon plus sérieuse.


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