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Abstention 2007 16 octobre 2007 10:00

La notion de « compétence » est très relative, lorsqu’il s’agit de proposer des réformes institutionnelles. Pourquoi des professeurs de droit public, des anciens ministres de l’Education nationale ou des conseillers d’Etat seraient-ils plus compétents que d’autres citoyens ? C’est aux citoyens qu’il devrait appartenir de débattre d’une question stratégique pour la démocratie même, et de faire des propositions. Mais en réalité, ils en sont exclus.

Même parmi les gens ayant fait des études universitaires ou de niveau équivalent, ce choix est très restreint et sans rapport avec la vie moderne.

Pire encore, Sarkozy fait son « ouverture » à l’intérieur de quelques réseaux de la « pensée unique », comme le rappelle par exemple cet article du 12 août censuré par Agoravox :

http://blog.360.yahoo.com/quicalt?p=217

Sarkozy, Strauss-Kahn, Bush, transversalité et targaires de la politique

Nicolas Sarkozy n’a pas inventé la politique « transversale ». Mais il l’a étalée au grand jour alors qu’il s’apprêtait à faire adopter par le Parlement rien de mois que trente-cinq lois en l’espace d’un mois. Plus les débats sur la déclaration de politique générale, l’orientation budgétaire et le nouveau Traité européen. Avec les « ouvertures » successives et le « statut de l’opposition », le nouveau Président de la République a sécurisé les carrières de l’ensemble du monde politique. La participation de Bernard Kouchner au gouvernement, le soutien à la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la présidence du Fonds monétaire international... étaient des messages clairs. Résultat : entre le 6 mai et le début du mois d’août, on n’a pas vu une « opposition » bouger, à quelques déclarations de façade près. Quant aux syndicats, leurs dirigeants se sont montrés d’une extrême gentillesse. La semaine dernière, Roger Karoutchi a estimé que Sarkozy est « admiratif devant le modèle démocratique américain ». A ce jour, aucune mise au point de l’intéressé qui vient de rencontrer George Bush. Somme toute, c’est très cohérent avec la politique française des trois derniers mois où les joutes politiques ont relevé de la pure fiction festive. Mais ce n’est pas la seule conséquence de ce sacre de la « transversalité ».

(...)

Non seulement la prétendue « opposition » n’a rien entrepris de conséquent contre cette opération de forcing législatif, en dehors de quelques gestes symboliques internes au Sénat et à l’Assemblée Nationale, mais la « majorité présidentielle » s’est à son tour empressée d’exécuter le bon vouloir du Président de la République. Elle a couru adopter les textes qui lui étaient proposés, sans se donner le temps d’un examen digne de ce nom. Le Parlement a fonctionné, pour l’essentiel, comme une chambre d’enregistrement à quelques « corrections » près. Ce qui apparaît sans ambiguïté à l’examen des calendriers des principales lois adoptées.

Ce n’est pas tout. Nicolas Sarkozy aurait-il, de fait, choisi le candidat du Parti Socialiste aux présidentielles de 2012, en aidant Dominique Strauss-Kahn (DSK) a accéder à la présidence du Fonds monétaire international (FMI) ? La question a aussitôt été tacitement posée, et l’hypothèse continue à faire le tour de Toile. Jusqu’au parallèle avec le président sortant du FMI, Rodrigo Rato, démissionnaire avant la fin de son mandat au moment où commence de fait la campagne pour les élections espagnoles de mai 2008. La « demande européenne » d’un parti français à façade « sociale-démocrate » n’est sans doute pas étrangère à l’opération de promotion de DSK. Mais, de toute façon, Sarkozy et Strauss-Kahn ont fait les deux partie, depuis le début des années 1990, des « élites » que rassemblent les cénacles de la « transversalité » française comme le Siècle. Pareil pour Bernard Kouchner et, depuis bien avant, Jack Lang ou Jacques Attali. Ou encore François Fillon, Luc Ferry, François Hollande, plus récemment Didier Migaud ou Rachida Dati, et bien d’autres. Le monde politique est un mouchoir. Mais ces cercles se caractérisent surtout par le rôle qu’y jouent les représentants des milieux financiers et industriels, véritables patrons de la politique réelle.

Dans l’ensemble, les partis politiques sont devenus des courroies de transmission de stratégies qui ne s’élaborent, ni dans leur sein, ni même à l’Elysée ou à Matignon, mais dans les coupoles du monde des affaires. Le reste relève de la mise en scène. Le rôle, de plus en plus symbolique, du Parlement consiste à rassurer l’opinion en lui fournissant une apparence de débat et en opérant quelques mises en forme. Quant aux directions syndicales, elles se sont rapprochées des mêmes cercles et réseaux que le monde politique. Pas seulement en France, où Nicole Notat fréquentait déjà le Siècle dans les années 1990, mais aussi au niveau international. Le rôle de dirigeants de la CGT et d’autres centrales au sein du « think tank » Confrontations Europe est bien connu, de même que l’appartenance du président de l’AFL-CIO américaine John Sweeney à la Commission Trilatérale.

La « nouvelle politique » est donc très ancienne, sauf que Nicolas Sarkozy la rend beaucoup plus visible et cherche ouvertement à faire du monde politique une corporation soudée aux carrières garanties, sûres et bien rémunérées...

(...)


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