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Céphale Céphale 17 octobre 2007 14:57

Article intéressant, qui pose de bonnes questions. Mais la situation n’est pas aussi grave que ce que pense l’auteur.

Tout d’abord, la France n’est pas en faillite, comme l’a dit Monsieur Fillon. On dit qu’un Etat est en faillite quand il ne peut plus faire face aux dépenses courantes, notamment quand il ne peut plus payer les fonctionnaires. Nous n’en sommes pas là. Et tous les économistes savent bien que la dette de l’Etat français reste dans des limites raisonnables. Mais Monsieur Fillon n’est pas un économiste.

Il y a vraiment un malaise dans la société française, j’en conviens. C’est l’objet d’un film qui vient de sortir en France dans les salles de cinéma : « La question humaine ». Et le diagnostic de l’auteur, qui lui-même est concerné, est clair : « la motivation est la cause de la maladie ».

Première partie de l’analyse : le système de gestion actuel instaure une vision à court terme qui méprise le management des hommes. C’est exact, mais je préfère dire que ce système comporte des méthodes de management dans lesquelles l’homme est traité comme une marchandise, une marchandise jetable. Ces méthodes ont été lancées aux Etats-Unis dans les années 50 sous l’impulsion de Peter Drucker, sous le nom de « Management By Objectives » puis introduites en France sous le nom de « Direction Par Objectifs ». Elles ont été violemment combattues par Deming, qui a instauré au Japon à la même époque des méthodes de management alternatives - voir http://www.fr-deming.org

La France est restée fidèle à la DPO, qui a toujours le vent en poupe dans les écoles de commerce. Les grandes entreprises sont particulièrement touchées par ce fléau, peut-être parce que beaucoup de leurs cadres sont issus de ces écoles.

Ce n’est pas le fait de donner un objectif à un employé qui est contestable, c’est le fait de lui donner un objectif chiffré avec une date d’échéance. En obligeant les gens à « faire du chiffre », on détruit chez eux la motivation. On les fait travailler dans un climat de peur. Quand on embauche quelqu’un, il est généralement motivé. C’est la DPO qui le démotive. Une entreprise qui supprime la DPO fait donc croître naturellement la motivation de son personnel.

Seconde partie de l’analyse : on ne tient pas compte de l’état d’esprit au travail. Ceci me paraît évident. La première chose à faire pour obtenir un bon état d’esprit, c’est d’expliquer clairement à tous les salariés quel est le but de l’entreprise. Malheureusement beaucoup de dirigeants sont incapables de le faire. Le savent-ils eux-mêmes ? Les chances de succès de l’entreprise augmentent quand chacun travaille pour atteindre le but commun plutôt que de travailler pour être bien vu de son supérieur. Ce n’est pas la même chose.


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