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Voltaire Voltaire 22 octobre 2007 13:31

Décidément, les sympathisans du MoDem font dans l’autoflagellation en ce moment...

D’un certain côté, je comprends leur impatience. Beaucoup sont des néophytes en matière politique, et ont justement rejoint un nouveau mouvement non seulement par adhésion à son projet politique mais aussi dans l’espoir d’y trouver d’autres moeurs moins sclérosés, où ils puissent débattre et participer activement à l’élaboration d’un projet de société.

Mais la dure réalité vient brutalement doucher leur enthousiasme : le MoDem est un parti dépourvu d’organisation, dont beaucoup de cadres ex-UDF sont partis, qui a peu de moyens, et qui doit faire face à une urgence électorale. Ajouté à cela la présence d’un certain nombre de militants qui ont rejoint un mouvement par ambition plus que par conviction, et on comprend assez vite les raisons du flottement actuel.

Néanmoins, pour compréhensible qu’elle soit, cette impatience doit sans doute être modérée.

Le MoDem dispose tout d’abord d’une chance exceptionnelle : un espace politique intact. Entre une UMP de droite à l’anglo-saxone, et un PS enfoncé dans ses querelles et idéologiquement rigidifiée, la vision sociétale du mouvement démocrate a tout son sens.

Second élément positif : un leader incontesté. François Bayrou demeure l’un des responsables politiques les plus respectés, et il ne peut y avoir de guerre des chefs dans son parti.

Troisième élément à prendre en compte : l’urgence électorale du moment. Sans doute échaudé par la mésaventure des élections législatives, où une pléiade de candidats nouveaux et peu implantée se heurta à la dure réalité du scrutin, avec pour résultat un score inférieur à 5%, la direction du MoDem a choisi l’efficacité avant l’idéologie pour nommer ses têtes de listes. C’est sans doute frustrant pour nombre de militants, mais à quelques mois d’une élection, se lancer dans des élections internes, sources de division dans un parti à peine creé, aurait sans doute relevé du suicide.

Plus inquiétant mais aussi compréhensible est la lenteur de la mise en place d’une structure ordonnée dans ce nouveau parti. Certes, son congrès fondateur n’aura lieu qu’en décembre, et ses dirigeants se heurtent à des impératifs légaux et politiques, qui concernent le devenir de l’ancienne UDF. Mais, même sans moyens important, il existe apparemment un déficit d’information qui encourage l’agitation interne. IL s’agit là d’un maux récurrent dans la famille centriste, qui n’a jamais su s’organiser autour d’un secrétariat général efficace. Simple inconvénient en temps de vaches grasses, ce déficit devient une faute dans des périodes agitées. Pietre organisateur lui-même, François Bayrou devrait se mettre sérieusement à l’ouvrage sur ce thème, mais il devrait néanmoins bénéficier d’une certaine indulgence jusqu’au congrès fondateur.

Enfin, le MoDem dispose d’un dernier atout, à double tranchant ; ses adhérents. Motivés, dynamiques, ceux-ci constituent un réservoir inestimable d’idées et d’actions. Laissée sans guidance, cette énergie (comme chez les Verts) risque cependant de se retourner contre son propre mouvement. Par chance, les prochaines échéances électorales (il en vient une tous les ans ces prochaines années, sauf en 2011) devraient permettre à ces énergies de se libérer au profit de ce nouveau mouvement politique, s’il réussit à s’organiser correctement d’ici là.


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