Tiens, enfin un article sans faute d’orthographe...
Je ne comprends pas ce concept de « devoir de mémoire », espèce de refrain laudatif du politiquement correct comme « principe de précaution », « cellule de soutien psychologique », « fumer tue », etc.
On ferait mieux de parler de « devoir d’histoire », ce que vous semblez justement espérer. Mais nous sommes depuis quelques mois dans l’émotionnel, le spontané, l’anti-science.
Cette lettre n’apporte rien d’un plan historique (son versant privé est lui tout-à-fait exceptionnel certes). Au contraire, elle brouille les cartes :
- à 17 ans, Guy Moquet ne voulait pas particulièrement sauver la France, il voulait vivre le bonheur de la jeunesse. Est on sérieusement engagé à 17 ans ?
- Guy Moquet ne voulait pas se sacrifier, il a été assassiné par une bande de porcs, français ou allemands.
- les communistes ont profité du calendrier de ce martyr pour faire accroîre que les communistes étaient résistants avant la rupture du pacte germano-soviétique.
Reste le témoignage (individuel donc) d’un courage inouï. Je crois que c’est la lettre elle-même plus que les faits de résistance de Guy Moquet qui en fait un grand homme, qui nous réconcilie un peu avec nous mêmes.