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Max 25 octobre 2007 14:22

Extrait d’un Edito de l’hebdomadaire Marianne : certains « voulaient faire oublier le pacte germano-soviétique et ces mois de refus de lutte contre l’occupant de la part de nombre d’apparatchiks [du PC] pour ne plus laisser le souvenir que du parti de la résistance. C’est une autre raison du malaise des enseignants ; on leur demande de célébrer la mémoire d’un jeune communiste qui fut un martyr davantage qu’un héros. Le père de Guy Môquet, Prosper, était un député qui fut interné à l’époque par le gouvernement français pour intelligence avec l’ennemi parce qu’il appartenait à la direction du parti qui soutenait le pacte germano-soviétique. »

Pour rappel, le pacte Von Ribbentrop-Molotov, également appelé pacte germano-soviétique, qui fut signé le 23 août 1939 entre les ministres des Affaires étrangères du Troisième Reich (Joachim von Ribbentrop) et de l’Union soviétique (Viatcheslav Molotov).

Dans « Deux ans d’alliance germano-soviétique », Angelo Tasca, le fondateur du Parti communiste italien, membre du Komintern écrit : « L’idée d’un accord germano-russe n’était pas d’origine allemande, mais russe. Elle a été lancée par Staline dans un discours du XVIIIe Congrès du PCUS [note : en mars 1939]. »

En plus de la clause de non-agression, le pacte comportait plusieurs protocoles restés longtemps secrets. Notamment, un partage de la Pologne était déjà prévu, anticipant l’invasion allemande du 1er septembre 1939 et celle, consécutive, de l’Armée rouge le 17 septembre 1939. Les deux armées occupèrent alors chacune une moitié du pays, un protocole stipulant que les deux parties avaient l’obligation de prendre des mesures pour prévenir et empêcher toute action de la Résistance polonaise, allant même jusqu’à prévoir des consultations mutuelles à propos de toutes les actions répressives qui sembleraient utiles : « aucune des deux parties ne tolèrera sur son territoire d’agitation polonaise quelconque qui menacerait le territoire de l’autre partie. Chacune écrasera sur son propre territoire tout embryon d’une telle agitation, et les deux s’informeront mutuellement de tous les moyens adéquats pouvant être utilisés à cette fin ».

Ces moyens font l’objet d’échanges constants entre la Gestapo et le NKVD, durant tout l’hiver 1939 - 1940, moment à partir duquel chacun des deux occupants s’appliquera à se débarrasser des élites polonaises. Les Allemands mettent en avant des critères raciaux et les Soviétiques des critères de classes.

D’autres clauses secrètes attribuaient à l’Union soviétique le contrôle des pays baltes et de la Bessarabie (actuelle République de Moldavie), en échange de quoi Staline livrait à Hitler de nombreux réfugiés antifascistes allemands et autrichiens réfugiés en Union soviétique (ce fut notamment le cas de Margaret Buber-Neumann et du fondateur du Parti communiste autrichien, Franz Koritschoner).

Notons que la direction et les dirigeants du PC français étaient très respectueux de la ligne politique et des consignes émanant de l’Internationale communiste (IC ou Komintern).

La Troisième Internationale était dirigée par le Parti communiste de l’Union soviétique, bien que ce dernier entretînt toujours la fiction qu’il n’en était qu’une section parmi d’autres. Elle était théoriquement sans rapports avec l’État soviétique, bien qu’elle fut de plus en plus mise par Staline au service des intérêts de ce dernier. Si les directives étaient élaborées à Moscou, la plaque tournante du Komintern était Berlin jusqu’à l’avènement de Hitler en 1933, puis Paris.


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