Cet article ne fait que reprendre un thème cher à la droite : « la France a besoin d’immenses réformes pour faire face à la compétition internationale ». Mais il se garde bien de préciser la nature de cette prétendue compétition.

Le but d’une compétition, c’est d’avoir la meilleure place parmi des concurrents. En tennis, on comprend ; en rugby, on comprend ; chez Renault, on comprend. Mais la France n’est ni une équipe sportive ni une entreprise. Les autres pays ne sont pas des concurrents.

S’il fallait organiser une compétition entre des pays, quels seraient les critères ? qui fixerait les critères ? L’auteur en a fixé deux : la compétitivité des entreprises et le montant des déficits. A ce jeu, les Etats-Unis sont les grands perdants. On pourrait fixer d’autres critères selon lesquels les tenants de l’économie libérale sont aussi perdants : l’éducation, la santé, la sécurité, l’emploi, le bien-être, la natalité, etc.

« Ce vieux pays arrive au bout du chemin. » Quelle misérable rengaine ! Comme si la France était un pays en déclin ! Les économistes libéraux s’acharnent à nous démontrer que le système social mis en place au lendemain de la Libération est obsolète. Tout ceci au nom d’une prétendue compétition. Si les entreprises françaises ne sont pas assez compétitives, il ne faut pas s’en prendre au système, mais à la mentalité des dirigeants. Quand l’auteur critique le « double système de solidarité, devant la maladie et devant le vieillissement », et « les ponctions qu’opère l’Etat sur la richesse nationale », il confond volontairement les charges sociales et les cotisations sociales auxquelles sont soumises les entreprises. Son but est d’affaiblir le rôle de l’Etat au profit du capitalisme international, de soumettre la France à un nouvel ordre mondial qui ne connaît pas de frontières.