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Sylvain Reboul (---.---.123.237) 18 octobre 2005 10:03

Le notion de foi est pour le moins vague et ambigüe ; Il faut à mon avis distinguer la croyance religieuse en un Dieu créateur transcendant qui aurait le pouvoir de nous sauver de la souffrance et de la mort, d’une simple sagesse pragmatique de vie qui nous conduit à nous faire prendre un recul réflexif par rapport aux désirs illusoires (passions) pour mieux nous adapter aux monde tel qu’il est et à notre condition de mortel afin de nous libérer de la tristesse qui les accompagne ou les suit les illusions passionnelles (Spinoza)« surnaturalistes » ; lesquelles consistent non pas à croire en un autre monde mais à affirmer que cet autre monde est plus « réel » que celui dans lequel nous vivons ici et maintenant. Il est probable que toute attitude qui réduit la tristesse face à la mort et qui donne un sens positif à la vie par delà la conscience de la mort et l’expérience de la souffrance est positive, sauf que cette réduction dans le cas d’une foi monothéiste judéo-chrétienne, voire musulmane, s’accompagne d’un sentiment permanent de culpabilité face au jugement de Dieu (le péché) et exige peu ou prou un sacrifice de soi (de son désir propre de vivre heureux ici-bas) pour mériter le salut éternel...

Tout le pari de la pensée d’Epicure ou de Spinoza est de nous inviter à nous rééduquer par la raison et la réflexion sur le monde tel qu’il est et tel que nous pouvons très progressivement le connaître (connaissance toujours relative) d’une manière immanente (sans extériorité divine et/ou sans avoir à imaginer un autre monde surnaturel) pour, en rendant nos désirs plus raisonnables et plus raisonnés, accroître notre puissance d’agir sur le monde et nous-mêmes afin de réduire autant qu’il est possible la tristesse générée par les passions illusoires qui nous présentent imaginairement ce que nous désirons comme réel ou réalisable, sans avoir à agir sur le monde naturel et humain (nous compris), dans l’attente impuissante d’un jugement transcendant et d’une intervention extérieure (Dieu seul peut tout !).

Bref rien ne dit que l’attitude, transcendantaliste et cultuelle, proprement religieuse face à une puissance absolue et sacrée imaginaire à laquelle on doit se soumettre sans condition (la foi l’exige) l’emporte du point de vue de la réduction de la souffrance et du sentiment d’aliénation et d’impuissance par rapport à celle de la maîtrise philosophique et raisonnée, mais toujours relative de soi par soi. Rien ne dit que ces thérapies symboliques ambigües (placebo) que sont les religions culpabilisantes et sacrificielles du désir de vivre heureux ici-bas (le sacré exige toujours un sacrifice du plaisir sensible) réduise le difficulté de vivre plus heureux en ce monde.

N’oublions jamais que ce genre de religions monothéistes et à prétention absolument vraies sont aussi source de haines inter-religieuses dont nul ne peut dire qu’elles font le bonheur des individus qui y succombent. Sauf à jouir de la violence (sado-masochisme) faite aux autres et en dernier ressort à soi-même . Le rasoir philosophique : l’illusion religieuse


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