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Rage Rage 20 novembre 2007 19:43

Bonjour,

Je trouve cet article très « tendance » aujourd’hui. Le problème, c’est qu’il dénonce sans comprendre, et qu’au final, il ne fait que démontrer l’incapacité intellectuelle à proposer quelque chose de viable sans jouer la mise à l’index.

Soyons clairs, si les cheminots et autres fonctionnaires étaient si « privilégiés », pourquoi ne sont-ils pas dans les top revenu français ? Pourquoi ne sont-ils pas tous avec villas sur la côte d’azur ? Pourquoi ne s’y précipite-t-on pas en courant ?

Ce que l’on ne dit pas dans ce vomissement idéologique, c’est que derrière le « focus » sur les cheminots, on ne parle pas du régime des parlementaires, des excès du privé type agents immobiliers ou major BTP type Bouygues.

Ce que l’on ne dit pas quand on constate le malaise général de la fonction publique, c’est qu’il y a, comme dans le privé, des fonctionnaires qui se gavent et d’autres qui rament, qu’il y a plusieurs fonctions publiques, que l’infirmière n’a rien à voir avec un DGA de Région, qu’un magistrat n’a rien à voir avec un inspecteur des impôts.

Les étiquettes que l’on colle sur des « cheminots » et des « fonctionnaires » est aussi grossière que nommer footballeur des stars et des sportifs du dimanche : il y a donc une ANALYSE à réaliser pour mieux COMPRENDRE.

La masse qui « s’indigne » selon vous est aussi la masse à qui l’on vend de l’analyse « sondage CSA » sans jamais EXPLIQUER les contenus.

Parlons-en des contenus.

Quand un cheminot, un agent EDF ou GDF, ont signé leur contrat, ils ont fait un choix de vie ; travailler dans des conditions plus difficiles et avoir en bénéfice un départ plus précoce. Les agents de terrain pouvaient y prétendre -les cadres se gardent bien de dire qu’ils en bénéficient aussi- et il me paraît légitime de « respecter les règles du jeu ». Que l’on en change les termes, alors il faut discuter de contre-parties et de processus progressifs d’allongement d’annuités en lien avec de nouvelles perspectives d’évolutions.

Pour les fonctionnaires, dont 20% en moyenne de la rémunération est sous forme de prime ou de RI (qu’on soit bon ou pas du reste), faut-il ajouter qu’ils ne cotisent que 20% (depuis très peu) sur ce revenu : leur retraite est donc caculé certes sur les dernières années, mais aussi sur 80% de leur rémunération...

Les fonctionnaires font 35 heures ? Lesquels ? Les hospitaliers, flics, gendarmes, pompiers, magistrats... ? Je ne pense pas. En collectivités ? Oui certains. Mais clairement peu. Les heures sup’ ? Elles n’existent pas, elle ne sont pas payées sauf cadre exceptionnel rarissime. Des contractuels à la place ? Allons-y : ils coûtent plus cher et leurs heures sup’ peuvent être réclamées.

Virer du fonctionnaire ? Pourquoi faire ? Moins de service public ou l’améliorer dans ses missions ? Excellente question à poser aux élus dont les horaires - pardon les présences- se comptent souvent plus en minutes qu’en heures. Il suffit de lire les commentaires du député du Loiret sur le cumul des mandats : « j’ai des amis députés qui iraient faire la chasse 4 jours dans la semaine s’ils ne conservaient que leurs mandats de maire ».

Les 13ème mois ? Au bon vouloir de la structure.

L’intéressement, les participations,... rien.

Au mieux les plus motivés cumuleront plusieurs emplois pour améliorer leurs malheureux salaires dont la progression à l’échelon est souvent plus risible que rémunératrice.

Qu’on veuille aussi manager les troupes, rationnaliser les missions, donner l’exemple au plus haut niveau, limiter les excès de certains acteurs privés (logement, grande distribution, construction)... et alors, et seulement alors, on pourra peut-être dire aux « privilégiés du public » qu’ils pourraient eux aussi contribuer à l’effort de redressement de la dette publique.

Mais pour cela, faudrait-il encore ne pas distribuer aides et cadeaux fiscaux aux amis politiques et autres minorités les plus aisées.

La question est donc aussi de savoir CONDUIRE des réformes dans l’ORDRE des choses plutôt que de stigmatiser tel ou tel « responsable » de tout les maux.

Les privilégiés ne sont peut-être pas ceux que l’on montre du doigt mais plutôt une partie de ceux qui se disent « majorité en otage ».


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