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reaper95 reaper95 28 novembre 2007 11:21

Dans le fond, je suis tout à fait d’accord avec votre analyse. La question cruciale de ce débat n’est cependant pas « Pourquoi payer pour quelque chose qu’on peut avoir gratuitement ? », mais plutôt « La musique est-elle gratuite ? ».

Je pense pour ma part que la radio, les chaînes musicales et les clips à longueur de temps ont fini par convaincre les gens qu’ils pouvaient disposer de la musique gratuitement. Pourquoi devrais-je payer mon téléchargement, alors que je ne paye pas pour regarder en boucle le clip de Madonna sur MTV ou pour écouter le dernier tube de Rihanna qui tourne en rotation lourde sur NRJ ? En fait, ce n’est pas gratuit, c’est indolore, puisque c’est la publicité qui finance les morceaux en question.

Du coup, l’internaute moyen qui ne connaît pas forcément le fonctionnement de la rémunération des artistes se dit « pourquoi on me harcèle ? Ne me faites pas croire qu’ils sont ruinés ! » ; en effet, alors que l’industrie du disque semble être richissimes, ce n’est pas vraiment le cas ! Sur quelques artistes qui gagnent des millions d’euros par an, combien vivent de piècettes dans les bars ou de cachets minables dans des petites salles ? Il faut savoir que les radios et les télés ont complètement bradé le prix de la musique, puisque seulement 8% des revenus publicitaires de ces diffuseurs de musique sont reversés aux producteurs et organismes de droits, alors que sans musique, NRJ ou Europe 2 ne vivraient pas ! Ce n’est pas tellement les internautes qui ont asséché l’industrie, ce sont les diffuseurs !

En outre, les maisons de disque n’ont jamais anticipé le phénomène des MP3, car ils n’y ont pas cru. Voici d’ailleurs un témoignage publié le mardi 27 novembre 2007 sur le blog Music Crash (http://musiccrash.blogspot.com/). Le « mal » était déjà fait lorsque l’industrie du disque a intenté des procès contre Napsters. La Boîte de Pandore avait été ouverte, de nombreux logiciels et de nouvelles technologies d’échange avaient fait leur apparition, des milliards de fichiers avaient été échangés et la culture de la « musique en masse gratuite » était entrée dans les moeurs. Comment convaincre 3 milliards d’internautes qui se servent copieusement sur le P2P que « voler, c’est mal », surtout quand l’offre est si peu différente en « légal » qu’en « pirate » (en gros, pour 0,99€, vous payez un fichier qui est protégé, que vous ne pouvez pas copier indéfiniment, même sur vos PROPRES disques durs, et à une qualité à peine supérieure, sans plus-value numérique).

Je comprend la position des maisons de disque, maintenant, la situation dans laquelle ils sont, ils l’ont cherché et voulu. Ils vivent encore à l’époque du Minitel (Cf une note de la SCPP datée de septembre 2007, qui s’indignait de l’existence des serveurs ftp de Free, alors qu’ils existent depuis 2004...). Si les maisons de disque peuvent être d’excellents tremplins pour les artistes, ils ne sont pas indispensables à leur carrière. Les artistes se suffisent à eux-mêmes, et la réussite de sites comme MySpace en est la preuve (même s’il reste à voir si la pérennité sera présente). Les exemples Radiohead, Prince ou David Bowie, même si ce sont des artistes qui n’ont pas besoin de se faire connaître et ne connaissent pas de problèmes financiers, montrent qu’on peut proposer une façon alternative de vendre de la musique.


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