Je connais Salin, qui a été mon prof, et ton commentaire me renforce plutôt dans mon opinion. Je ne te dis pas que Salin demande la guerre de tous contre tous, je te dis que c’est son imaginaire mental et qu’il voit les droits de propriété comme une réponse à cet état de fait, qui garantissent la liberté de chacun face à l’empiètement du voisin.
Précisément, il se bat contre toute contrainte, venant des autres. Et c’est à partir de ça qu’il construit sa pensée (enfin, qu’il photocopie celle de Bastiat).
Il passe complètement à côté du problème majeur de toute vie en société : l’interdépendance des individus, interdépendance qui est complexe et variable. Par conséquent, le droit de propriété qui est une définition du rapport à autrui, ne peut lui-même être que complexe et variable. On ne peut donc pas définir « des » droits de propriété qui seraient un modèle éternel garantissant la liberté et l’indépendance. Il faut concevoir au contraire différentes formes de droit de propriété, qui sont chacun l’expression de compromis sociaux. La propriété de sa voiture par ma mamy n’a en réalité qu’un rapport très lointain avec la propriété de Danone sur son usine, et donc les règles qui les gouvernent sont différentes. De même d’ailleurs que le droit de propriété de sa voiture par ma mamy et celui de son micro-onde, et celui de son CD de Metallica.