Israël, soutenue par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, fait actuellement pression sur le Conseil de Sécurité de l’ONU qui est réuni depuis deux jours pour préparer une déclaration sur la situation de Gaza. Ils accusent le projet de partialité. Le représentant israélien, Gilad Cohen, a déclaré : « que feraient les membres du Conseil de Sécurité si Londres, Moscou, Paris ou Tripoli étaient bombardés ? Continueriez-vous à rester les bras croisés ?  »

L’observateur de l’OLP au Conseil de Sécurité, Riad Mansour, a répliqué en accusant Israël « d’un comportement cruel et inhumain qui met en danger la vie de millions de Palestiniens et sape les chances de paix  ».

Les propos de Gilad Cohen ne trompent personne. La journaliste israélienne Amira Haas écrivait hier dans Haaretz : « Les Israéliens oublient le raid meurtrier qui a précédé le dernier tir de qassams. Et parce qu’ils ne voient pas la relation entre les quassams et les victimes palestiniennes depuis le début de l’Intifada, ni les degrés de l’escalade que l’armée franchit depuis plusieurs années, ils ne peuvent pas imaginer le résultat des coupures d’électricité ; de la pénurie d’eau qui en résulte ; de l’effondrement de la voirie ; de l’humiliation de ne pouvoir penser qu’au froid et au manque de nourriture. A cause de cette amnésie, les Israéliens ne pensent pas à l’avenir, ils ne pensent pas aux positions exprimées en ce moment par le monde arabe, qui vont finir par briser un calme temporaire.  »

Amira Haas conclut ainsi son article : « Les champions de l’escalade ignorent que la fermeture hermétique de toutes les issues de Gaza rappelle au monde entier ce qu’ils voudraient ignorer : Israël est l’occupant, l’agresseur. Leur myopie ne leur permet pas de voir la faillite morale de la politique d’escalade. D’autres le verront à leur place. »