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Nemo 17 janvier 2008 13:40

Paf dans le mur !

Ce n’est pas grave, vous êtes un peu jeune. Et comme la plupart des journalistes soi-disants économiques n’en connaissent pas plus que vous, et ne réfléchissent pas plus loin que le bout de leur nez, on ne peut pas vous en vouloir.

Commençons par une question de définitions : qu’est-ce que la croissance ? La croissance mesure l’augmentation du PIB d’une année sur l’autre. "Fort bien ! Mais je le savais", me direz-vous. Sauf que vous n’appliquez pas cette définition à l’analyse des chiffres que vous apportez vous-mêmes. La croissance n’a pas disparue (elle ne peut donc pas "revenir" puisqu’elle est déjà là), la moyenne s’est simplement ralentie.

La croissance disparait lorsqu’il y a récession. La croissance peut être forte ou faible, mais elle reste présente, quel que soit son niveau. La dernière récession a eu lieu en 1993, l’année suivant la dernière attaque monétaire contre le franc (en 1992). Les pourfendeurs de la monnaie unique feraient d’ailleurs bien de s’en souvenir.

Mais le plus grave dans votre propos (mais on retrouve ça, encore une fois, chez tous les journalistes), c’est que vous prenez les chiffres et vous en tirez des conclusions, sans aller plus loin que le bout de votre nez.

Ce sont des pourcentages ! Des pourcentages ! La vraie mesure de la croissance du PIB, ce n’est pas du pourcentage, c’est du volume ! Il faut mesurer, à euros constants, de combien le PIB augmente chaque année ! Et là vous pourrez avoir des chiffres parlant.

Meme remarque sur la part salariale dans la valeur ajoutée : vous ne mesurez pas la valeur ajoutée par salarié, or, c’est cela qui compte, en terme de compétitivité. C’est d’ailleurs l’un des mal français de ces dernières années, c’est que notre compétitivité relative est en recul alors que pendant des années nous étions en progression. C’est l’une des principales raisons de l’état de notre balance du commerce extérieur intra-européen hors produits pétroliers. Nous perdons des parts de marché car la valeur ajoutée par salarié tend à croître moins vite que celle de nos concurrents et néanmoins partenaires (notamment allemands).

Quand à votre dernière conclusion, elle me fait vraiment sourire : "La croissance Française doit être tirée par les moteurs internes qui sont la consommation des ménages et investissement. Il y a donc une évidence éclatante, la nécessité d’attribuer du pouvoir d’achat aux ménages Français"

Vous ne vous posez même pas la question de savoir comment faire progresser l’investissement en France, alors même que vous notez qu’il s’agit là d’un moteur de croissance interne. Pas de doutes, vous avez bien trouvé votre parti politique, qui outre son incapacité totale à avoir une ligne politique sur ce sujet majeur qu’est l’Europe, est mauvais au point de ne pas suivre les recommandations de son meilleur économiste (Strauss-Khan).

Quant au pouvoir d’achat des français, le principal moteur de sa contraction est la hausse incontrôlée de l’immobilier. Même les classes moyennes, avec deux salaires, sont devenues insuceptibles de pouvoir s’acheter un logement suffisamment grand pour pouvoir y loger les enfants qu’ils souhaitent y faire grandir. Ce sont les prix de l’immobilier qu’il faut stopper, pas l’argent public qu’il faut gaspiller - déjà que les caisses sont vides...

Enfin bon je vous souhaite une bonne continuation, et je vous invite - tant que vous n’êtes pas encore lobotomisé par la bouillie pseudo-économique des Fabius-Emmanuelli, à réfléchir par vous-même, en allant au-delà de l’apparence des chiffres...


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