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Gazi BORAT 31 janvier 2008 13:34

Suicides collectifs et situations de siège

Il existe aussi un autre facteur qui influa sur le suicide collectif et qui relève de la psychologie collective et qui s’ajoute aux processus décrits par Milgram : le fantasme de "citadelle assiégée" que peut vivre un groupe lorsqu’il est entouré d’ennemis - réels ou supposés - et que ce sentiment est savamment entretenu par le chef.

La secte de Guyana était à ce moment sous le coup d’une enquête, diligentée par des proches de membres de la secte et qui vit arriver un sénateur américain ainsi qu’une équipe de journalistes.

Jim Jones réussit à "tenir" sa communauté mais quelques membres réussirent à approcher le sénateur et demandèrent à repartir avec le parlementaire et les journalistes.. La plupart furent abattus au moment où ils allaient prendre leur avion.

Jim Jones adressa alors à la communauté plusieurs discours paranoïaques sur les forces du Mal qui voulaient détruire le paradis terrestre qu’ils avaient créés au milieu de la jungle..

Ces discours ne furent pas sans conséquences pour la suite des évènements. La communauté n’était pas réellement assiégée, mais la paranoïa du gourou eut son effet de persuasion.

On possède des exemples historiques de communautés assiégées qui, soit se suicident, soit entrent dans des comportements de folie autodestructice on peut compter :

- Le siège de la ville de Münster au XVI° siècle, où se réfugièrent les Anabaptistes conduits par Jean de Leyde donna lieu ches les assiégés à des scènes d’orgies collectives et d’exécutions avant la prise de la ville par la coalition des Princes...

- Le siège de l’éphémère "République soviétique de Bavière" par les corps francs du 7 avril au 2 mai 1919 donna lieu de même à des scènes de folie. Son dirigeants envoya des déclarations de guerre à toutes les personnalités étrangères - le Pape y compris - qui refusaient de le soutenir en lui envoyant des locomotives et des armes..

- Le siège du "Chalet de glace" (février 1972) en fait, l’hotel ASAMA SENSO où s’étaient refugiés des membres de la "Renko Seki-gun " (armée rouge japonaise) vit les assiégés s’entretuer entre eux en une sorte de purge collective, avec mise en accusation des uns par les autres en des procès où pouvait être condamnée une militante de "déviations bourgeoise" parce qu’un baton de rouge à lèvres avait été trouvé dans son sac à main..

Le nom de "chalet de glace" fut une trouvaille journalistique due au fait que le siège se déroula en hiver pendant un froid intense et que les forces de l’ordre avaient arrosé le chalet avec les lances à incendie des pompiers locaux..

http://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_rouge_japonaise

- Le siège de la secte des Davidiens (1992) vit aussi un suicide collectif , encore controversé aujourd’hui, mais dont le dirigeant David Koresh avait menacé les autorités avant l’assaut de celles-ci. Quatre vingt victimes furent dénombrées..

Concernant cette théorie de la "citadelle assiégée", elle fut remarquablement décrite par Serge Tchakotine dans son ouvrage "Le viol des foules par la propagande politique"..

 gAZi bORAt


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