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Masson 11 octobre 2005 07:40

Très bonne analyse qui conduit à l’examen d’une autre « E-démocratie » (avec un E majuscule) : celle que propose la Langue Internationale Espéranto dont le professeur Émile Boirac, recteur de l’Académie de Dijon, avait dit qu’il était « le latin de la démocratie ».

En effet, où est la démocratie lorsque des citoyens sont réduits à balbutier une langue, à ne pas être capables d’en tirer toutes les ressources ? Jacques Chirac a dit au moins à deux reprises qu’il n’utilisait jamais l’anglais pour des sujets sérieux.

Où est la démocratie lorsque, à l’échelle planétaire, des centaines de millions de personnes sont contraintes à sacrifier un temps considérable et à dépenser beaucoup d’argent pour apprendre la langue des maîtres du moment, et ceci tout en étant très inférieurs en capacités d’expression par rapport aux natifs de la langue dominante ? Il y a en cela un réel problème très souvent occulté dans les médias. Tout comme pour l’imprimerie, ou pour l’adoption des chiffres arabes, il y a eu et il y a encore des entraves à l’encontre de l’espéranto, entre autres dans l’information. Curieusement, lorsque l’on nous assène à longueur de jour que l’anglais doit être appris, c’est de l’information ; et lorsque l’on suggère de prendre l’espéranto en considération, c’est « tendancieux », c’est « partisan », c’est de la propagande !

Heureusement, sans doute, en partie grâce à Internet (qui exige certainement un développement de l’esprit critique), on voit apparaître des chercheurs qui, sans forcément prendre parti pour l’espéranto, admettent qu’il doit être pris en considération dans la recherche d’une solution aux problèmes de communication mondiale, par exemple l’historien Jean-Claude Lescure ou François Grin, professeur d’économie à l’École de traduction et d’interprétation (ETI) de l’Université de Genève et Directeur-adjoint du Service de la recherche en éducation (SRED) du Département genevois de l’instruction publique. Pour François Grin : « il n’y a rien de particulièrement « économique » à privilégier l’anglais (ni, par exemple, une troïka anglais-français-allemand ». Après une étude objective de l’espéranto sous tous ses aspects il en est même venu à la conclusion : « À l’heure actuelle, l’espéranto est sans doute le prétendant le plus sérieux. Certes, tout recours à cette langue est souvent rejeté d’office, sur la base d’arguments d’une étonnante ignorance. Il n’en reste pas moins qu’il conserve toute sa pertinence comme élément-clef d’une solution à long terme pour l’Union européenne. ».

C’est évidemment courageux d’aller ainsi à contre-courant quand certains jettent de la boue sur l’espéranto ou même entravent la publication d’articles qui permettent au public d’en avoir une idée plus conforme à la réalité, autre que celle colportée par certains médias.

A l’échelle mondiale, et même seulement européenne, il y a donc une parfaite complémentarité entre « e-démocratie » et « E-démocratie ».


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