• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


ronchonaire 8 février 2008 21:05

Bon, j’ai un train de retard ; ça m’apprendra à prendre des engagements sans pouvoir les tenir...

Comme je le disais hier, c’est une bonne idée d’adopter une telle démarche pédagogique, même si comme l’ont fait remarquer certains commentateurs, c’était peut-être un poil technique pour l’audience. Je connais des docteurs en économie qui n’auraient pas compris ce que vous avez expliqué.

Ceci dit, votre présentation est assez originale, car relativement déconnectée de l’approche comptabilité nationale (même si vous utilisez les mêmes chiffres). Par ailleurs, vous n’avez pas fait d’erreur grossière, ce qui n’était pas évident a priori vu l’usine à gaz que sont devenus les comptes nationaux (on voit que vous êtes un comptable !) Je me contenterai donc de quelques remarques.

Pour commencer, je ne crois pas que l’on puisse dire que le PIB mesure la production, il mesure plutôt la création de richesses (ce qui n’est pas la même chose). En pratique, on peut le calculer "par la demande" comme vous l’avez fait, mais aussi par l’offre en faisant la somme des valeurs ajoutées des branches (ou des entreprises) et des impôts nets sur les produits. Ce n’est donc pas la production totale.

Tableau 1 : il doit y avoir un petit problème avec la première ligne de chiffres (1508 1529...) qui semblent complètement déconnectés du reste.

Tableau 2 : les impôts et subventions devraient être ventilés par secteur ; tel que vous l’avez présenté, on a l’impression que ce sont les administrations qui paient des impôts. Par ailleurs, ce que vous avez appelé impôts et subventions sur les produits incluent en fait aussi les impôts et subventions sur la production. La distinction entre les deux est subtile mais importante, surtout pour le calcul du PIB.

Tableaux suivants : 2-3 notions de base en compta nat seraient les bienvenues. En particulier, la compta nat distingue 3 types d’opérations :

 - sur biens et services (production, consommation, etc.) Ce sont les seules opérations qui créent de la richesse ;

 - de répartition (salaires, impôts, etc.) Comme leur nom l’indique, ces opérations ne créent pas de richesse, elle ne font que répartir la richesse créée entre les secteurs.

 - financières (emprunts, achat et vente d’actions, etc.)

Le solde de toute ces opérations est la capacité ou le besoin de financement (ce que vous avez appelé épargne ou emprunt) de chaque agent. La somme des capacités et besoins de financement est toujours nulle, l’ajustement se faisant par les échanges avec le reste du monde : les 38 de capacité de financement ("d’épargne") du reste du monde correspondent à la somme des capacités et besoins de financement des agents nationaux. En l’ocurrence, nous "empruntons" donc au reste du monde pour financer notre économie (une bonne partie de ces 38 milliards est expliquée par notre déficit commercial).

J’espère que ça éclaire quelques lanternes.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès