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Tristan Valmour 19 février 2008 11:10

 

Bonjour M. Riché

 

Votre billet est intéressant, mais trop court pour un thème aussi important. Vous mettez l’accent sur le problème essentiel dont souffre notre économie : l’absence de projet industriel. La France a connu les « 30 Glorieuses » en raison de la politique industrielle initiée par de Gaulle et prolongée par Giscard. Depuis, nos industries ont connu un sérieux coup de frein. Pourquoi ?

 

Peut-être parce que les grands projets industriels ont été initiés par l’Etat, et que celui-ci, en privatisant à tout va, s’est privé de moyens d’investissement. Il a en effet vendu ses bijoux de famille. Cela n’aurait eu que peu de conséquences si ces nouvelles entreprises privatisées avaient poursuivi une politique d’innovation. Mais les nouveaux patrons de ces entreprises préfèrent le court terme et rentabiliser rapidement leurs acquisitions. Les grands patrons français (à vérifier si c’est aussi le cas à l’Etranger) sont frileux, sauf quand il s’agit d’augmenter leur rémunération. Il laissent l’Etat prendre les risques et attendent de cueillir le fruit mûr.

 

Vous critiquez peut-être un peu trop vite la taxe professionnelle et le coût du travail salarié. S’il faudrait en effet rationaliser la taxe professionnelle et en exempter certaines entreprises – notamment les TPE et les PME industrielles et innovantes, le coût du travail moyen n’est pas très élevé en France, lorsqu’on prend en compte l’ensemble des paramètres. Il y a de nombreuses exonérations partielles de cotisations. Comptabilisons également le surcoût lié aux contrats précaires et à l’appel à l’intérim, et vous constaterez que ce n’est pas cela qui freine les embauches. Le coût du travail salarié n’est donc pas un argument valable.

 

D’autre part, vous semblez exonérer la mondialisation de toute responsabilité. Je crois qu’elle aura un effet bénéfique à terme, mais pour le moment, elle condamne des générations entières à la précarité, dans les pays dits développés et dans ceux dits en voie de développement. Il y a tellement de capitaux qui circulent librement, à la vitesse de l’informatique, dans le but non pas de créer une activité pérenne, mais d’engendrer des profits immédiats, que cela n’est pas sans incident. Vous avez compris, ce n’est pas l’ouverture sur le monde qui est un problème, mais la vitesse de circulation des capitaux, et l’absence d’âme. Où sont les vrais entrepreneurs ? Sûrement pas parmi les membres du MEDEF.

 

Enfin, une grande partie de nos problèmes économiques vient de l’absence de probité des grands managers et de leurs féaux, les hommes politiques. Il est urgent de fermer tous les paradis fiscaux, y compris en France, de contrôler plus sévèrement les comptes en donnant des moyens considérables aux juges des pôles financiers, et prendre des mesures qui incitent à la probité, à savoir la saisie de la fortune des contrevenants. Chaque jour apporte son lot de magouilles sans que l’honnête citoyen y ait à redire. Comment croire aux vertus de l’économie de marché si celle-ci est constamment tronquée ? 


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