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armand armand 18 mars 2008 15:00

Mention spéciale pour le génial et perturbé sultan de Delhi, Muhammad bin Tughlaq (XIVe siècle) celui auquel a rendu visite le voyageur maghébin Ibn Battuta.

Optant plutôt pour des jetons de cuivre, il a remplacé les pièces d’or et d’argent par des monnaies fiduciaires en cuivre portant mention de leur valeur et de l’inscription persane : ’Celui qui obéit au sultan, obéit à Dieu’.

Vous imaginez la suite, "la maison de chaque Hindou devint atelier de faussaire", écrivit un chroniqueur.

Devant le désastre, le sultan reprit toutes ces espèces à leur valeur faciale, même les fausses, et de nouvelles monnaies d’or furent frappées avec l’inscription suivante : "Dieu et riche et vous êtes pauvres".

On ne sait pas si c’était de l’humour...

Pour revenir à l’affaire des banques américaines, de tout temps les USA ont joué avec la monnaie-papier, tout en présentant l’image d’un pays où l’on aimait les espèces sonnantes et trébuchantes où tous les billets de banque, depuis 1862, ont encore cours (essayez en France de changer les francs que votre grandmère a caché dans la lessiveuse...)

Au XIXe, les liquidités étaient composées de billets de banques privées, qui perdaient de leur valeur quand on quittait la région, ou quand la banque faisait faillite (très souvent). L’idée était de les dépenser au plus vite pour faire marcher le commerce, non de les thésauriser.

Pendant la guerre civile, Lincoln fit imprimer une fortune en ’greenbacks’ non convertibles, qui conservèrent de leur valeur simplement par la force des armes. En revanche, les billets du Sud perdirent la leur dès 1864.

Et tous les visiteurs en Amérique au cours des années ’20 s’étonnaient de l’endettement record de tous les particuliers.

Pour juguler la crise Roosevelt procéda tout simplement à l’inderdiction de posséder de l’or. Comme plus tard, quand Nixon supprima la convertibilité du dollar. On voit par ces quelques exemples que l’orthodoxie bancaire et une gestion en bon ’père de famille’ n’ont jamais eu cours outre-Atlantique.


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