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Jean-Paul Oury Jean-Paul Oury 22 mars 2008 11:02

 Cher Monsieur,

Depuis le début j’accuse Madame Robin d’avoir fermé le débat d’entrée de jeu. Et sur cette position rien n’a changé. En tant qu’historien de sciences et technologies, je n’ai pas la même interprétation de l’histoire que Madame Robin. Donc ma question en vérité est : "a-t-on le droit de défendre une autre thèse que madame Robin sans être suspect ?" 

Ce problème est d’importance pour moi, car la thèse de mon ouvrage est de distinguer entre les controverses et les polémiques, ces deux domaines du discours étant des sous-domaines de la querelle qui est le terme le plus général. 

Un débat qui relève de la controverse, cela peut-être, par exemple, un débat entre un biotechnicien et un environnementaliste qui va porter sur l’évaluation d’un risque donné d’une plante OGM sur l’environnement ou d’un avantage potentiel. On peut ne pas être d’accord, mais on s’en tient à un discours "de facto". On ne suspecte pas l’autre d’affirmer que les OGM sont avantageux parce qu’il parle au nom de telle ou telle entreprise, on cherche à démontrer qu’il se trompe en sortant d’autres chiffres que les siens. De même on prend en compte les risques potentiels dénoncés par un chercheur de l’INRA sans croire qu’il a été financé par Greenpeace. Comme je l’ai montré les controverses scientifiques sont nécessaires. Plus que ça, elles sont le moteur même de la science. 

Maintenant pour ce qui regarde les polémiques, elles sont toujours un imbroglio scientifico-médiatico-politique. Elles sont le fait d’attaques ad hominem. Avec l’accusation de madame Robin, on se trouve en plein dans cette figure : on discrédite par avance la personne sans prêter attention aux propos qu’elle tient. Un peu comme si je réduisais le travail de Madame Robin a le seule et unique motivation de vendre des livres (argument qu’elle pourrait facilement me retourner). Or je pense que si les polémiques sont inévitables, on constate qu’elle aboutissent toujours à un échec : violence verbale, voire physique... Bref, c’est un échec à la tentative de dialogue. Les polémiques ont cependant un intérêt non négligeable : elles permettent d’exercer une pression sur les acteurs qu’elles prennent pour cibles et de les obliger de prendre en compte les critiques de l’adversaire. D’où les millions d’euros investis dans la recherche pour détecter les risques potentiels des OGM. 

Alors à votre avis, comment faire pour sortir de la polémique et passer à la controverse ? 

 

 

 

 


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