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koudou 30 avril 2008 17:14

Je m’interroge sur ce mouvement de grève contre les suppressions de postes.

Qu’un mouvement national puisse se faire sur cette base est trop ridicule quand on regarde les chiffres, sachant qu’au niveau national, le rapport du nombre d’enseignants par le nombre d’élèves est constant à une minime fraction près et n’atteint de toute façon pas les plus mauvais ratios de l’histoire récente de l’éducation nationale.

A des niveaux locaux, je veux bien croire qu’il y ait des anomalies qui nécessitent des rectifications, mais même en ajoutant des postes d’enseignants au lieu d’en retirer, on ne réussira pas à diminuer très significativement ces aberrations locales qui nécessitent d’autres moyens d’action. Mais les revendications locales doivent être traitées de façon locale, car les décideurs en mesure de faire quelque chose sont des acteurs locaux.

Qu’il y ait une doctrine des syndicats de l’Education Nationale qui soit basée comme la plupart des syndicats sur du toujours plus ne m’étonne pas. Cela me choque toujours, mais cela ne me surprend plus.
Les mêmes syndicats dans d’autres secteurs, en particulier industriel, ont eux bien compris que la politique du toujours plus n’est peut être pas une régle de stratégie aussi fondamentale que ça, et qu’essayer de travailler par tous les moyens pour la protection de l’emploi serait peut-être plus judicieuse. Et certains ont bien changé en remettant les pieds sur terre.
Je reconnais volontiers que désormais, un nouveau cap a été franchi dans ces syndicats dans les activités industrielles et que la méthode où l’arrivée d’un nouveau directeur d’usine provoquait automatiquement une journée de grève sans motif particulier en guise de bizutage fait désormais un peu ringarde.

Il est vrai aussi qu’un enseignant titularisé ne peut pas être viré et que la protection de l’emploi dans ce secteur ne peut passer que par le nombre de postes et donc la défense jusqu’auboutiste du remplacement automatique d’un départ volontaire (y compris et surtout retraite) par une nouvelle embauche, qu’on ait le budget ou le besoin ou non.

Mais les élèves ?

Comment un élève peut-il raisonnablement prétendre que s’ils sont 36 ou même 37 dans leur classe au lieu de 35, cela va modifier la qualité de l’enseignement ou du suivi à un point tel que la réussite de leur formation va être gravement atteinte ?
Comment un éléve d’une intelligence normalement constituée peut-il penser qu’un élève de moins dans sa classe va lui permettre de réussir mieux en travaillant moins ou de la même façon ?

Et donc, je m’interroge sur ces mouvements : sont-ils manipulés par quelqu’un d’autre qui a intérêt à faire en sorte que l’enseignement ne fonctionne pas bien en France et/ou que les élèves aient des carences dans leur formation ? Est-ce qu’il existe quelque part une ou quelques personnes pour qui ces blocages et désordres auraient des conséquences postitives pour leur carrière ou leur enrichissement personnel ?
Ou bien encore, s’ils ne sont pas manipulés, quelles sont les vraies raisons des dirigeants des mouvements lycéens qui continuent à jeter de l’huile sur le feu ? Une stratégie de développement personnel ? Un jeu au mépris de ce que les autres lycéens vont perdre ? Une rémunération occulte, que ce soit financier ou pour un bénéfice social personnel ?

Je comprends parfaitement un souhait des lycéens qui veulent pouvoir noter la qualité de l’enseignement de leurs professeurs : il y a là un véritable trésor potentiel d’efficacité pédagogique que les professeurs ne sont pas prêts à franchir, sauf bien entendu ceux qui sont certains de leurs capacités et qui chaque année, voire même constamment remettent leur enseignement en cause et ne cessent de progresser.

Mais des manifestations d’élèves dans un mouvement national pour que le nombre d’enseignants ne soit pas modifiable, c’est bidon complet.

Et tiens, puisqu’on parle beaucoup de démocratie et de trucages d’élections, qu’est-ce que c’est que ce résultat de merde que l’auteur souligne : 200 votants, 96 oui, 16 non et 17 abstentions. Et je suppose qu’il y avait 1/3 de garçons et 1/3 de filles aussi ?

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Moi, j’ai bien aimé l’article de l’auteur (qui est jeune de ce que j’ai compris). Il donne des faits vérifiables, il ne prend pas parti, il montre à la fois l’ampleur du mouvement et il indique aussi les incohérences quand il en voit. Le tout en subtilité avec le plus de recul possible.

Ce n’est pas un article long, il n’ouvre peut être pas assez de pistes de compréhension, mais c’est tout de même un bon boulot.


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