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Tristan Valmour 15 mai 2008 10:08

 

Bonjour à tous, et merci pour vos interventions. Je vais tenter de répondre à vos remarques.

 

Les Révolutions Industrielles du XIXè ont marqué une rupture capitale dans nos sociétés occidentales et permis le développement du capitalisme, de l’économie de marché. Le facteur d’intégration sociale est devenu le travail, au détriment de la foi et de la citoyenneté. Le salariat a constamment progressé au détriment des petits producteurs, qu’ils soient paysans, artisans ou commerçants. L’augmentation des capacités de production a entraîné une augmentation de la consommation, et la matière a pris progressivement le pas sur la chair. La meilleure illustration est donnée par une publicité pour une automobile : c’est la voiture qui nous possède.

 

  1. L’émancipation des femmes, une extension de la clientèle

 

Au XIXè encore, les sociétés occidentales étaient largement patriarcales. Ces sociétés ne sont pas bonnes pour le commerce car un homme consomme moins fréquemment qu’une femme. Mais les femmes ne sont pas vénales pour autant puisque si elles consomment, c’est parce qu’elles sont des mères potentielles, aussi faut-il assurer le confort de ses enfants, qui s’obtient par des biens de consommation. Il fallait donc émanciper la femme pour en faire une cliente. La seconde guerre mondiale a accéléré le processus puisque les hommes au combat ou dans les camps de prisonniers, il fallait que les femmes travaillent… comme salariées.

 

  1. L’émancipation des adolescents, une extension de la clientèle

 

Le capital qui n’est pas investit perd de sa valeur. Il faut donc le faire fructifier, et proposer davantage de produits et services marchands. On glisse ainsi progressivement d’une économie de marché à une société de marché. Il faut donc inciter les gens à consommer. Cela passe par plusieurs procédés : proposer de nouveaux produits et services (invention/innovation), des crédits, détruire les services publiques. Sans extension du volume de consommation, c’est tout le système qui s’écroule.

 

Il fallait donc émanciper les adolescents, briser la famille. Le procédé pour changer de société est toujours le même : décrédibiliser la société précédente en la ringardisant, s’attaquer aux institutions qui la protègent, entrer la nouvelle société par la petite porte, la rendre attractive, puis s’installer durablement parce qu’on en est devenu prisonnier.

 

Méritons-nous un retour de bâton ? Je ne le crois pas. Quelle responsabilité individuelle avons-nous ? Quelle est notre poids face à la pression sociale ? Que peuvent les parents quand les pubs et la société leur renvoient l’image d’has been, de loosers ? Les parents sont souvent dépassés. Ils ont une vie déstructurée : on vit dans un endroit, on travaille dans un autre, on ne connaît plus personne, on rentre tard, on ne peut pas s’occuper de ses enfants, on a perdu son compagnon/ sa compagne, etc.

 

Pouvons-nous changer la donne ? A notre petite échelle, oui. Il suffit de se rendre service, de se parler, de dépasser nos différences pour s’accorder sur nos ressemblances. Bref, il faut aller vers l’autre, écouter l’autre, redécouvrir la chair, développer la solidarité. Ne plus se traiter de gôchiste, de droitiste, de sarkozyste, de catho, d’islamiste, de fonctionnariste, de négrier, etc. Faire tout le contraire de ce que nous faisons actuellement.

 

  1. L’école, la cible privilégiée de la société de consommation

 

La société de consommation est celle du présent, de l’information, de l’émotion, du spectacle : tout est beau, attractif, joli, il me faut les posséder sans délai ! L’école, est la société du savoir, de la pondération, du passé (cf Hannah Arendt). « On ne rencontre que des morts » avait dit un ado. Cela n’a donc rien de sexy.

 

Le temps passé à l’école n’est pas un temps de consommation et de production : ça n’est donc pas bon pour le business. On comprend donc que l’école, l’un des derniers bastions de l’ancienne société, soit la cible privilégiée des commerçants. L’école n’est pas parfaite, on peut améliorer beaucoup de choses, c’est vrai. Il faut même le faire sans délai. Mais on ne changera peut-être pas les bonnes choses. Plus de discipline ? D’accord. Mais comment réhabiliter la discipline à l’école quand les ados ont les clés de bourse et maîtrisent la télécommande ?

 

  1. Mai 68 et le conflit générationnel

 

Mai 68 a correspondu à une attente des jeunes de l’époque. Ce mouvement n’était pas circonscrit à la gauche, même si les leaders provenaient de ce courant politique. Comme toute révolution, il y a eu bien entendu des débordements, des excès. L’émancipation des ados se serait produit, Mai 68 ou pas. Le mouvement a été amorcé au XIXè. D’autre part, il ne faut pas tomber dans le gros piège de monter les uns contre les autres. Il n’y a pas de lien logique entre la situation difficile des jeunes d’aujourd’hui et celle plus « favorable » de nos parents ou grands-parents. J’ai mis des guillemets car il ne faut quand même pas oublier les missiles de Cuba, la guerre froide, le Vietnam, l’Algérie, etc. La vraie question à se poser sur la situation économique de la jeunesse actuelle est : pourquoi un pays qui voit le PIB par habitant augmenter voit également augmenter le nombre de ses pauvres ?

 

5. A Bulgroz

 

M. Reboul est un intellectuel, et comme ses pairs, il lui arrive effectivement de ne pas communiquer clairement. Et encore, vous n’avez pas entendu les plaisanteries des philosophes du CNRS à Paris ! Sinon, pour comprendre une phrase complexe longue (au moins deux propositions, soit une proposition par verbe conjugué), il faut la découper en phrases simples (une proposition par verbe conjugué). Mettez donc des points.

 

6. A Yannick Harel

 

Il est vrai que la situation professionnelle des jeunes est inquiétante, mais c’est plus largement le cas de tous. En fait, il faut dépasser les messages négatifs que la société nous renvoie de nous-mêmes. S’entraider, reprendre confiance en soi… et entreprendre ! Une société équilibrée n’est pas une société de multinationales et de salariés, de très riches et de très pauvres. C’est une société de petites et moyennes entreprises.

 

Si on appauvrissait les multinationales en ne consommant plus les produits et services qu’elles vendent, en ne travaillant pas pour elles, on créerait de nombreux emplois. Elles sont uniquement mues par la logique du profit, au contraire des TPE/PME qui prennent davantage en compte la dimension humaine.

 

 

 

 

 

 


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