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Annie 18 mai 2008 15:10

Il semblerait qu’il y ait aujourd’hui des progrès quant à l’acheminement de l’aide en Birmanie, et qu’un compromis puisse être trouvé entre la junte birmane et les pays de l’asean.

Quant au droit de protéger, c’est vraiment une autre affaire. Pourquoi ne pas l’invoquer à ce moment-là au Darfour ? Ce qui me paraît plus grave, est que l’aide humanitaire aujourd’hui se voit de plus en plus politisée. Il y a confusion des genres, grâce ou plutôt à cause en partie de Bernard Kourchner, qui fait que de nombreux pays aujourd’hui ne voient plus les humanitaires comme des entités impartiales, mais comme des parties prenantes des conflits. Certaines ONG britanniques ont d’ailleurs décidé à cet égard de ne plus respecter le principe de neutralité, qui fait partie de ceux de la Croix-Rouge. Le résultat est ce que nous voyons en Birmanie, le refus de laisser pénétrer dans le pays des occidentaux, bien qu’il ne faille pas oublier que des ONG occidentales comme MSF, ACF, SCF, Merlin, la Croix-Rouge et j’en passe y travaillent depuis longtemps et continuent leurs activités avec beaucoup de difficultés, mais aussi une incroyable créativité pour éviter les écueils. L’autre revers de la médaille est le nombre d’humanitaires qui sont aujourdhui victimes de cette politisation. Pas seulement les occidentaux, comme le Directeur français de Save the Children qui a été tué par balles au Tchad il y a quelques semaines, mais beaucoup d’employés locaux des ONG, comme les 17 employés originaires du Sri Lanka travaillant pour ACF. La liste ne fait que s’allonger. A mon avis, c’est une évolution qui doit être résistée à tout prix. Avec de la créativité, comme en font preuve aujourd’hui les ONG en Birmanie, en empruntant des bateaux de touristes pour acheminer l’aide, louant des barques etc. et en se désolidarisant de toute action pouvant être assimilée à une ingérence militaire, pourront-ils continuer leur travail, et porter secours aux populations là où personne ne peut aller ou bien souvent, là où personne ne veut aller. Jusqu’à présent je n’ai pas entendu une seule ONG qui souhaitait que l’on ait recours au droit de protéger.

Personnellement, j’ai du mal à m’imaginer concrètement comment les choses pourraient se passer. Cela reviendrait pratiquement à envahir un pays tout en essayant d’acheminer l’aide humanitaire à sa population. Si l’objectif à long terme est le changement de régime, à court terme j’en ai peur, le bilan des victimes ne fera que s’alourdir.


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