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5A3N5D 21 mai 2008 20:31

@ Cerram,

Qu’on s’entende bien : j’ai effectivement connu des jeunes qui sont partis en AFN ou en Indochine et qui en sont revenus dans des cercueils ou complètement amochés physiquement ou moralement. Certains sont mort dans l’alcool avant d’atteindre leurs 40 ans.

Mais est-ce bien le sujet de votre billet ? Je vous réponds en tant qu’ancien instit et je vous confirme que vous avez raison de décrire ce qu’était l’enseignement pour cette génération.

Etant d’origine rurale, j’ai connu également beaucoup de jeunes, qui avec ou sans certificat d’études en poche, ont subi les méfaits du machinisme agricole et qui ont été contraints de partir "à la ville" pour trouver du travail qu’ils n’avaient plus à la ferme ou au village. Beaucoup sont même montés directement à Paris.

Ceci dit, il faut revenir au sujet de votre billet. Le titre (Education nationale - Devoir de mémoire) me trouble quelque peu. On jurerait qu’il faut rendre un hommage. Mais à qui ? Aux instits de l’époque, ces derniers "hussards noirs de la République" ? Aux élèves ? A ceux qui sont tombés loin de leur pays ?

Quoi qu’il en soit, c’est se leurrer que de croire que les conditions d’enseignement sont restées figées. Pour commencer, à cette époque, il n’y avait pas d’ Education nationale, mais un ministère de l’Enseignement public. Cela avait le mérite de clarifier la tâche de l’enseignant, encore que, bien souvent, les parents déléguaient purement et simplement leur autorité à l’enseignant, qui, au grand jamais, n’aurait été sermonné pour avoir outrepassé ses droits. Donc, de fait, l’éducation et l’enseignement se faisaient à l’école.

Comme je l’ai écrit dans mon premier commentaire, le métier actuel n’a plus rien à voir avec ce qu’il était à l’époque : on demandait à l’instit d’apprendre aux élèves à lire, écrire et compter du mieux qu’ils pouvaient, sans jamais se focaliser sur le pourcentage de réussite. Un élève pouvait rester au niveau CE2 jusqu’à la date de ses 14 ans, sans que personne n’y trouve à redire. Ce n’était d’ailleurs pas très grave, le travail non qualifié attendant ces enfants-là. Quelques élèves étaient présentés au concours des bourses et partaient en 6°. D’autres passaient le "certif", d’autres rien du tout.

La manière d’enseigner a également totalement changé : les cours d’alors étaient déversés de l’estrade directement dans les oreilles des élèves qui n’avaient d’autre droit que de se taire, sauf à être interrogés. On peut regretter cette époque, où l’instituteur était encore une "personnalité" dans son village, au même titre que le maire ou le curé. Mais cette époque est décidément révolue. C’est ainsi, et il n’y a pas à porter un jugement de valeur sur ces faits.


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