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Reflex Reflex 27 mai 2008 19:45

Ou comment se heurter par l’absurde sur l’ensemble des murs naguères baptisés frontières dans la Vieille Europe.

 

Celle-ci crût, à bon droit, se dévarasser du spectre des conflits franco-britannico-germaniques qui mirent le 19e sècle à feu et à sang. Un astucieux tampon amortirait les chocs entre des belligérants par trop potentiels.

Hélas, ce tampon, déjà travaillé par ses démons communautaires ne réolut rien. Il se contenta d’exciter la convoitise de ses géniteurs par ses indéniables succès technologiques (métallurgie, chimie, mine), commerciaux (chemins de fers de Russie et de Chine) et de précurseurs du commerce mondial des denrées (blé, sucre, café). Sans oublier les larmes d’or et de diamant tirées à vigoureux coups de schlagues des populations éternellement taillables puisque converties au christianisme du Congo. Bref, lorsque Bwana Léopold II enfin trépassa dans la haine rassie de ses sujets, son petit pays était devenu la cinquième puissance commerciale et industrielle de la planète.

Le cirque est fini

Le capitalisme le plus sauvage régnait et il fallut attendre la fin du premier conflit mondial pour assister aux prémices d’une émancipation ouvrière que d’aucuns, dans le bas clergé flamand surtout, crurent pouvoir assimiler à une émancipation de la Flandre. Ce qui en conduisit des cohortes dans les bras des tenants de la pureté de la race. Plus filous, les bourgeois et nobliaux francophones jouèrent la carte du Christ Roi, tenant d’une réaction proche des phalanges de M. Mussolini. Heureusement, une résistance fort opportune permit au pays de se ranger dans les rangs des vainqueurs. Bien plus, il fut de toutes les aventures supranationales d’après-guerre, de l’imaginatif Bénélux à la portée sur les fonts de l’ONU, sans oublier un rôle majeur dans la naissance de l’OTAN et, surtout, surtout, de l’Union Européenne.

Dépourvu de ses béquilles africaines et de son industrie lourde, la Belgique se trouve en proie à un crise profonde, existentielle même, puisque les trois comunnautés qui la fondent (flamande, wallonne et germanophone) prétextent querelles le moindre froncement de sourcil d’un parti fort de quelques milliers de voix ! Bruxelles, atout que l’on croirait, partout ailleurs, à même de résoudre la crise n’est autre que son abcès ! Depuis un an bientôt, malgré le bal masqué qui tient lieu de conseil des ministres, la Belgique , n’est plus gouvernée, apparaît sans lendemain.

Les tristes clowns qui, de part et d’autre de la frontière linguistique, voient dans les géniteurs du pays ses sauveteurs feraient bien de démonter le chapiteau. Le cirque est fini. Seule issue de secours l’Europe, en proie à des dissensions plus fortes encore que la Belgique, pourrait faire de ce territoire en lambeaux, un laboratoire de ses rêves de demain.

 


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