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Eric Donfu eric donfu 31 mai 2008 13:38

Cher Faxtronic,

Le financement de mesures n’est pas et ne peut pas être mon sujet, même si cette question se poserait naturellement dans le cas d’une mise en oeuvre... Mon propos est plus large. Je recherche davantage une disposition d’esprit, un regard sur la société, une mise en perspective. Comme l’avait déjà exprimé le socilogue Roger Sue dans Renouer le lien social, Liberté, égalité, associations (Odile Jacob, Paris, 2001) La politique est en effet plutôt stigmatisée pour son incapacité à jouer le rôle qui est le sien : faire vivre la démocratie, entendre, comprendre et représenter le société civile, provoquer et organiser le débat social, lui donner du sens, construire des alternatives, ouvrir des perspectives, proposer des solutions nouvelles, etc..." Voilà le coeur de mon sujet. J’ai d’abord voulu dire que l’optimisme necessaire ne pouvait oublier la réalité des problèmes, les aspiration, le potentiel et le rôle des différents acteurs de la société civile, individus, entreprises, associations... Car s’ils sont soucieux de leur autonomie et zappeur sur le plan de leurs opinions, ils sont surtout lucides. Je pense qu’ils sont prêts à construire une démocratie permanente, dès lors que l’on comprendra que la crise de confiance alimentée par le vécu de la perte de pouvoir d’achat, l’augmentation de tous les prix, la peur du déclasement, ne peut être dissociée de deux autres crises : celle du lien social et celle du sens.

Comme le soulignaient aussi Jean Baptiste de Foucauld et Denis Pivetau dans Une société en quête de sens Poche, Odile Jacob, Paris, 2000, Pour y remédier, une bonne conjoncture ou des mesures purement techniques ne suffisent pas. Davantage de coopération, plus d’initiative : il faut que la société s’anime, il faut qu’elle accepte de nouvelles contraintes et organise une meilleure expression des conflits.

Je ne veux pas me résigner à une société assiégée, car ce que je connais de cette société, dans mes travaux notamment, ne ressemble pas à cette déprime traduite par les enqêtes de l’Insee. En réalité, nous vivons une profonde transformation de la vie en société, et nous participons à la création d’un nouveau monde pour le XXIe siècle. Une société hyperformatée ne peux aborder des défis qui sont des ruptures, comme l’après pétrole, la fin du travail posté, le grand âge, les guerres de l’eau et de la faim dans le monde. Les révolutions scientifiques et technologiques en cours portent aussi en elles des conflits nés de la multiplicité.. Les valeurs de l’idéologie dominante sont présentée à tord comme désirables par tous. Il faut admettre la fin des modèles formatés. Est-il temps d’ouvrir les fenêtres de lancer des débats, d’accepter les initiatives, et même les conflits dont la reconnaissance fait société ? Il me semble que nous n’avons plus le choix, tant la souveraineté et le pouvoir s’échappent de plus en plus des politiques de l’Etat-nation, sans pour autant être relayés par la société elle-même, Tout phénomène de groupe est lié à un devenir révélé par la force d’un projet de vie, capable de fédérer la pluralité des individus, et ne craignant pas de se construire par le conflit, accepté comme le noeud du changement.

On ne peux pas nier le poids du concrêt, des mesures partiques et quotidienne, des actes et des faits concrets. Mais la clé d’une reprise durable est aussi une question de psychologie de la société. Car si la confiance revient aussi sous la forme d’un nouvel optimisme et même d’un enthousiasme, l’activité, la consommation, le carnet de commande des entreprises, et donc les ressources fiscales en seront dopés. 

C’est aussi une nouvel orientation des économistes, comme l’exprime cette note du Conseil d’analyse stratégique, qui remplace, au coeur de l’Etat, l’ancien commissariat général au plan, Lieu de veille et laboratoire d’idées, le Centre s’attache à identifier les perspectives de long terme pour notre pays, au-delà des contingences de la gestion quotidienne. Son équipe permanente d’une cinquantaine de chargés de mission et de conseillers scientifiques peut mobiliser les meilleurs experts français ou étrangers, où qu’ils se trouvent.

Même si je trouve cette note timide et sans véritable audace dans les recommandations, son exposé des motif est clair : « Après tout, l’étymologie de l’adjectif « fiduciaire » (fiducia = confiance) indique bien à quel point la monnaie, et donc l’échange, reposent in fine sur la confiance. La monnaie fiduciaire ne peut exister que parce que les personnes qui l’utilisent ont confiance dans la capacité des autorités émettrices à garantir sa valeur. La confiance sur laquelle repose la monnaie est une confiance partagée dans une autorité plus ou moins centralisée. Celle à laquelle Arrow fait référence est plus diffuse et générale, elle est mutuelle et interpersonnelle.On retrouve aujourd’hui dans de nombreux travaux l’idée selon laquelle la confiance interpersonnelle est un facteur déterminant du développement. »

Mieux qu’une victoire de la France en coupe du monde de football (qui n’est pas évoquée dans cette note très sérieuse), Crédibiliser Une société ouverte sur le monde, diffusant sur les cinq continents une culture Française éternelle et en perpétuelle création., comme je l’évoque en conclusion, est bien à notre portée, tant les atouts de notre Pays sont nombreux.

Cordialement,

Eric Donfu

 http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/NoteVeille80.pdf

 


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