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Incrédule 4 juin 2008 14:01

 Je ne suis pas du tout d’accord avec vous sur certains points de votre article.

L’annulation d’un mariage, dans la mesure où il n’a pas lieu en France comme dans certains états américains où on peut se marier à l’instant, mais après un certain nombre de démarches, ne devrait exister que dans le cas avéré d’un mariage préexistant d’un des deux époux, la polygamie étant interdite. Mais il y aurait alors poursuites pénales contre le fautif, non pas pour « tromperie », mais bien pour délit vis à vis de la loi. Pour le reste il existe le divorce. Les cas que vous citez relèvent de l’Ancien Régime où les rois pouvaient voir leur mariage annulé au prétexte que la reine était stérile ou incapable de donner un héritier mâle. J’espère que ce ne sont pas là vos préférences…

Dans votre deuxième paragraphe vous faites allusion à l’utilisation du terme « fatwa » par Mme Boutin. A juste titre. Ce terme est presque systématiquement instrumentalisé pour stigmatiser ce qui relève de l’Islam. Et nous savons bien qu’en réalité une « fatwa » n’est qu’un simple avis religieux émis par une personne que sa formation, son rang ou sa notoriété autorise à le faire (recteur, mufti, qadi, cheikh ou autre alim). Mais sur le fond je ne suis toujours pas d’accord : la république n’a en aucun cas à se soucier ni à tenir compte de ce que dit le Coran ou tout autre texte religieux. La république est régie par des lois qui sont élaborées et votées par l’Assemblée Nationale ou par des décrets émis par son gouvernement. Tout ce que vous évoquez ici ne relève en fait que de la vie privée.

De mon point de vue, oui, le tribunal aurait dû se déclarer incompétent dans cette affaire et renvoyer les époux à la législation sur le divorce. Au contraire de vous, c’est le rendu –et le contenu- du jugement qui me choque. C’est bien l’acceptation des règles élémentaires de la laïcité qui posent dans certains cas la question d’une véritable « intégration ». Pour moi le « respect des différences » est au mieux du folklore bienveillant, au pire du mépris ou de l’indifférence : « ils » n’ont qu’à faire ce qu’ils veulent… c’est alors la constitution des ghettos ethniques et la dislocation de l’idée de nation, non pas au sens « nationaliste » du terme, mais au sens d’une communauté. Car en France, que ça plaise ou non, la seule communauté qui doit prévaloir n’est pas l’umma, ou tout autre communauté religieuse, mais jusqu’à preuve du contraire, et quelle que soit sa forme, centraliste ou fédérale, celle de la nation.


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