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W.Best fonzibrain 9 juin 2008 09:49

hé oui,ca en devient vraiment grave

meme les pire bavures(et justement) isaéliennes sont contestées,en meme temps nier les exactions, c’est nier les palestiniens.

personnelement ce petit negationisme sur l’affaire du petit al dura est une émanation de l’esprit sioniste extremiste à savoir : les palestiniens n’existent pas.

voila un petit extrait de" La guerre israélienne de l’information," de Joss Dray et Denis Sieffert

Le propre de la désinformation, ce n’est pas d’exprimer une vérité, c’est de rendre vraie une affirmation à force de répétitions. Ce qui paraîtra excessif le premier jour deviendra évident au bout d’un mois. »

« Bannir tout contexte réel »
 

La démarche commune à tous ces intellectuels est d’abstraire le conflit de toute réalité politique en l’expliquant uniquement par la violence atavique des musulmans : pour l’un des plus prolifiques d’entre eux, Jacques Tarnero, par exemple, « le problème palestinien est sans rapport avec la colonisation juive, l’occupation militaire ou l’asphyxie économique. Il réside tout entier dans une sorte de tropisme comportemental, de fanatisme endogène », observent Dray et Sieffert. Idem pour Claude Lanzmann, qui écrit dans Le Monde : « La haine préexiste à ce dont elle prétend se nourrir ou s’originer. » « On mesure, dans ce schéma, à quel point le démantèlement des colonies juives de Cisjordanie et de Gaza serait en effet inopérant et vain », ironisent amèrement les auteurs. Précurseur de ce courant avec son livre Le sanglot de l’homme blanc, en 1983, Pascal Bruckner, également dans Le Monde, frappe de la même opprobre toute tentative de trouver des causes ailleurs que dans la « culture » des intéressés : « La recherche éperdue des causes, même si elle part d’une bonne intention, fait fausse route : la culture de l’excuse, l’explication par le désespoir, l’humiliation, exonèrent l’acte de son horreur et débouchent sur la tentation de l’indulgence. » Mais le grand champion de cette démarche consistant à « bannir tout contexte réel » reste Alain Finkielkraut. Nos auteurs y voient « une sorte de vœu de chasteté philosophique. Il n’y a plus rien à comprendre ni à expliquer, contentons-nous de faire la guerre. La lourde silhouette d’Ariel Sharon se profile derrière l’intellectuel défroqué ». Curieusement, le terrorisme intellectuel initié par un Pierre-André Taguieff - auteur de La nouvelle judéophobie - et consistant à accuser d’antisémitisme tous ceux qui critiquent la politique israélienne, ce que nos auteurs appellent la méthode « marabout-bout de ficelle », occupe dans le livre moins de place qu’il n’aurait pu. Sans doute parce que, par la remarquable grossièreté des méthodes employées, il s’est vite discrédité lui-même. Rien d’étonnant cependant si tous ces intellectuels préfèrent « des explications ahistoriques » : « Pour eux, mieux vaut une guerre de religion qu’une guerre coloniale. Une guerre de religion n’a pas de fin : elle ignore le droit et les frontières, elle peut demeurer à jamais irrésolue. Dans son intemporalité et son irrésolution, elle profite naturellement à celui qui a intérêt au statu quo, c’est-à-dire à celui qui a l’avantage des armes. »

 

Joss Dray et Denis Sieffert signalent aussi le harcèlement et les manœuvres d’intimidation, voire les menaces, dont sont victimes les journalistes qui prétendent exercer leur métier selon leur conscience ; car « une approche identitaire, clanique, du conflit du Proche-Orient, comme de ses répercussions en France, ne peut évidemment s’accomoder d’une presse libre ». Le journaliste de France-Inter Daniel Mermet, producteur de l’émission Là-bas si j’y suis, en a fait les frais en mai dernier, lorsque l’association Avocats sans frontières, présidée par Gilles-William Goldnadel, lui a intenté un procès - qu’elle a perdu - pour « antisémitisme ». En Grande-Bretagne, le correspondant de The Independent, Robert Fisk, qui arpente depuis vingt-six ans le monde arabo-musulman, est abreuvé de messages et de lettres d’insultes ; des sites orduriers lui sont consacrés. L’acteur John Malkovich a cautionné ce déferlement de haine en déclarant lui-même publiquement qu’il voudrait « tuer » Robert Fisk. La réticence européenne à criminaliser le peuple palestinien irrite beaucoup, semble-t-il, ceux qui soutiennent la politique israélienne actuelle. « Cette vision française et européenne du conflit, assez éloignée du manichéisme américain, écrivent nos auteurs, puise son origine dans une analyse plus profonde. Au cœur du conflit, il y a la question coloniale. Toute autre grille de lecture dérive tôt ou tard vers des explications ataviques et une forme de racisme. » C’est la persistance dans cette voie, pourtant la seule honorable, qui vaut à la France, aux Etats-Unis, une réputation de pays « antisémite


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