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xa 4 juillet 2008 11:36

L’emprunt est un outil. Il peut être utile ou non en fonction de son utilisation, et loin de moi l’idée de diaboliser l’emprunt.
L’emprunt pour investir ou pour passer un cap difficile et exceptionnel, je suis pleinement d’accord. L’emprunt récurrent pour compléter le salaire, non.

Quand vous dites

"pourquoi délibérément oublier que ce système qui oblige l’état à emprunter auprès de banques / assurances / rentiers / organismes financiers a été mis en place juste avant ?"

C’est là que je ne suis pas, mais alors pas du tout d’accord avec vous.

L’Etat a choisit d’emprunter non pas pour investir ou pour payer des dépenses imprévues et imprévisibles, mais pour payer des dépenses prévues de longue date. Il emprunte avant tout pour compléter son salaire afni de pouvoir manger. C’est une spirale infernale si on ne l’admet pas.

Mais c’est avant tout un choix, un choix erroné parce que c’était jouer la politique de l’autruche, mais un choix des différents gouvernements.

Vous persistez à penser que la dette est due aux intérêts, alors que les intérêts n’ont dépassé les déficits que 5 années depuis 1973. Votre coupable est un peu limite. Mais ce n’est pas grave, je ne cherche pas à vous convaincre.

Lorsque des voix du domaine bancaire ont déconseillé la vente des autoroutes, parce qu’on ne vend pas une vache à lait sauf à un très bon prix ce qui n’était pas le cas, et que le gvt a passé outre, c’était sans doute la faute de ces maudits banquiers.

Lorsque le gvt, voyant que les intérêts progressaient, et qu’il aurait été logique de tenter de freiner la progression de la dette, a continué à emprunter pour les "affaires courantes" et pas pour l’investissement, c’était encore la faute de ces maudits banquiers.

Désolé, mais c’est idiot comme raisonnement.

Nos élus ont pris la fâcheuse habitude de tenter de caresser l’électeur dans le sens du poil, et tant pis si cela coute très ou trop cher. On dépense, on dépense, on dépense. On ne réfléchit pas à remettre des choses à plat, cela pourrait fâcher les électeurs.

Est-il normal que l’Etat consente aux buralistes des allègements parce que la réduction de consommation du tabac réduit leurs revenus ? Que je sache, lorsqu’ils ont ouvert leur "boutique", l’Etat leur a accordé l’exclusivité sur la zone, leur assurant un certain revenu alors que les autres magasins, eux, sont soumis à concurrence. Lorsqu’un boulanger voit ses revenus se réduire parce qu’un second boulanger s’installe en face, il n’a droit à rien lui.

Mais le buraliste est prescipteur de vote .... donc on ne l’embête pas trop.

Lorsque le gvt autorise la déduction des dons faites aux associations non liées à l’intérêt général, comme les chasseurs, les pêcheurs, les associations de pétanque, etc... alors que cela lui coute un demi milliard par an, est-ce vraiment son rôle que de favoriser le financement de ces associations ?

Sous Rocard, on parlait d’informatiser la sécu ... Il a fallut attendre combien de temps ? Et on est encore loin de ce qu’on peut faire (il suffit d’avoir travaillé dans le domaine des assurances pour voir à quel point la Sécu est en retard en terme de gestion de workflow, d’historique de données, etc...).

Sous Rocard encore, on parlait du problème des corps, qui fait qu’une secrétaire de l’armée ne peut pas aller travailler à la préfecture et vice-versa sans passer le concours interne (peu de places ouvertes), et sachant qu’en parallèle le concours public doit obligatoirement être ouvert. Du coup, pour déplacer une secrétaire inutile du corps 1 vers le corps 2 on est presque obligé d’en recruter une autre, non fonctionnaire à la base. C’est pourtant fondamental, en terme de gestion des ressources humaines, que de savoir gérer correctement les barrières.

Autant je comprends lorsque l’on parle d’interdire le passage au desk d’un employé du controle, autant je ne comprends pas pourquoi la standardiste du ministère de la Culture ne peut pas aller faire la standardiste au miistère des finances.

Au lieu de faire des réformes structurelles de sa propre organisation, de réfléchir à la logique de ses recettes, non recettes (niches fiscales, allègements divers) et de ses dépenses, l’Etat préfère emprunter, laissant le problème à la génération suivante (qui devrait faire les mêmes réformes et en plus rembourser les emprunts inconsidérés de la veille).

Et lorsque l’Etat se réveille et se dit qu’il faut faire quelques économies, il réduit les budgets de recherche (ce qui pour un banquier est une hérésie), il tape sur l’investissement, alors qu’il aurait dû, au contraire, réduire les dépenses administratives (quid des 45% de personnels administratifs de l’APHP ? quid du fait que 40% des chercheurs ne font que de l’administratif et de la recherche ... de fonds pour financer les 60% restant ?) et favoriser l’investissement (infrastructure, recherche, éducation, ...)

Un exemple d’un pays qui a fait ce genre de démarche. Le Canton de Genève a simplifié son AFC (impôts + trésor suite à la réorganisation) : simplification des démarches, informatisations des démarches, mises en placent de contrôle automatique, réduction du personnel. Les personnes libérées ont été mises en retraite ou reclassées dans d’autres services publics avec formation et prime de reclassement.

Autre exemple, toujours suisse, désolé. Les écoles. Certaines ont eu l’idée saugrenue de remplacer le déplcament des élèves selon les cours par celui des profs. Ce sont donc les enseignants qui changent de salle, et plus l’inverse. Comme cela a grandement simplifié la gestion des emplois du temps (c’est plus facile de gérer quelques enseignants que des centaines d’élèves), le travail administratif est plus simple, nécessite moins de personnels. Le temps dégagé, loin de réduire les postes, a permis de mettre en place de nouvelles choses (comme l’aide administrative pour les élèves boursiers).


Mais si vous croyez vraiment que les francais sont incapables de faire ce que les Canadiens, les Suédois, les Danois, ... ont fait ...... peut être qu’en fait, vous nous croyez plus idiots que les autres.

Je reste persuadé qu’on peut drastiquement améliorer l’utilisation des fonds publics. Mais cela ne se fera pas sans heurt, parce que réformer vraiment, c’est forcément faire passer l’intérêt général avant les intérêts particuliers, et c’est le job d’un gouvernement. Ces intérêts particuliers, eux, ne seront clairement pas d’accord.



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