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lolo 10 juillet 2008 18:23

Trouver un poste sur le marché du travail français demeure trés compliqué effectivement, et la tentation est grande de partir à l’étranger pour de nombreuses raisons.

En France, peu de chercheurs font des va et viens entre le public et le privé. Ces deux entités se connaissent mal et ont une culture trés différente. Les chercheurs du publics sont réfractaire à des collaboration avec le privé, par peur de que l’on utilise leur résultats à leur dépends, et le secteur privé voit trés certainement la recherche publique à juste titre comme sclérosée. Mettre en place des collaborations public/privé nécessite en plus des lourdeurs administratives importantes. Les laboratoires public sont en plus trés souvent soumis à plusieurs étiquettes (cnrs, universités, inra, inserm...) qui déroute certainement le secteur privé. Faciliter les interactions public/privé dynamiserait certainement la recherche française et sa valorisation en terme de brevet de la recherche faite en milieu public.

Ensuite, un docteur souffre de la méconnaissance de sa formation sur le marché du travail. Aux Etats Unis, tous le monde sait ce qu’est un phd, alors que l’ANPE française n’a aucune idée de ce qu’est un docteur en science (je m’y suis confronté). Dans les pays anglosaxon, un docteur peut évidemment travailler en recherche, mais le secteur privé lui ouvre aussi ses portes à des postes de cadre, gestion de projets..., ce qui culturellement n’est pas le cas en France car le secteur privé préfère recruter des ingénieurs pour ce type de poste. En France un docteur a donc un marché de l’emploi probablement plus réduit pour des raisons culturelles que dans les pays anglosaxons.

Enfin, le gros problème des chercheurs français est leur rémunération. Aprés la thèse, je ne vois pas d’inconvénient à enchainer des post doc (donc des contrats de travail courts et précaire) pendant une dizaine d’année, à condition que la précarité et la mobilité soient récompensées au niveau du salaire. Actuellement, aprés la thèse en France les docteurs ont à la fois la précarité de l’emploi, l’obligation d’être mobile et une rémunération à pein supérieure au smic...comment s’étonner donc qu’ils partent à l’étranger, quand on ne leur propose que des contrats courts, pour des salaires qui assurent seulement le minimum vital (loyers élevés car les centres de recherche se situent dans les grandes villes...). C’est peu récompenser l’investissement qu’ils ont fait dans 9 années d’études. Et quand ils obtiennent un précieux poste dans la recherche publique, malgré la sécurité de l’emploi les salaires sont bas, et les perspectives de carrière pas trés attractives.

Personellement, je termine un thèse cifre (en collaboration laboratoire public/entreprise), et je pense trés sérieusement m’expatrier dans les prochains mois. M’engager dans un post doc en France n’enrichirait pas vraiment mon expérience professionelle, et m’amènerait surtout à une perte de salaire trés significative, étant donné que j’ai été rémunéré par une entreprise pendant ma thèse sur les bases d’un salaire d’ingénieur. De plus, les entreprises françaises qui recrutent des docteurs apprécient de plus en plus des chercheurs ayant fait un post doc à l’étranger, car l’expatriation est l’occasion idéale d’apprendre l’anglais, langue indispensable en recherche et d’acquérir une culture plus internationale, tout en s’aguérissant à la recherce dans des laboratoires de pointes.

Pour finir par une note positive, les chercheurs français sont effectivement trés appréciés à l’étranger, ce qui montre que notre formation à l’université reste de bonne qualité et que la recherche française forme des docteurs compétents.





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