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ZEN ZEN 6 décembre 2008 11:27

Nos "intellectuels" français de service n’ont pas peu fait pour souffler sur les braises

Le conflit entre Emir Kusturica, Bernard Henri Lévy et Alain Finkielkraut a commencé lors de l’éclatement de la Yougoslavie. Les trois hommes ont développé des positions inconciliables entre elles.
Alain Finkielkraut a pris, dès 1991, position en faveur des nationalistes croates et il sera le principal porte-parole des séparatistes en France ]. Il rédigera en 1992 un livre intitulé Comment peut-on être croate ? où il fera l’apologie des petites nations qu’il présentera comme garantes de liberté face à des uniformités oppressives. Il se fera alors l’avocat des racines historiques des peuples et des divisions communautaires et religieuses : « Si je n’avais pas été juif moi-même, peut-être n’aurais-je pas mis autant d’ardeur et d’insistance à défendre la Croatie. Mais comme le dit admirablement Péguy dans "Notre jeunesse" : plus nous avons du passé derrière nous, plus justement il faut le défendre, le garder pur » ]. Bernard Henri Lévy prendra pour sa part fait et cause pour l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine et se fera le porte parole du président musulman bosniaque Alija Izetbegovic Bien que son engagement soit légèrement plus tardif que celui de Finkielkraut, il aura une retentissement médiatique bien plus important. Sur la Bosnie-Herzégovine, il écrira un livre [, réalisera un documentaire télévisée et un documentaire pour le cinéma]. Il consacrera à la Bosnie-Herzégovine un grand nombre de ses éditoriaux du Point, mènera temporairement une liste « Sarajevo » aux élections européennes de 1994 en France et organisera des tournées en Europe pour Alija Izetbegovic.
Contrairement à Alain Finkielkraut, il ne fera pas l’apologie des nationalismes, mais vantera dans la Bosnie d’Izetbegovic un idéal républicain, une « petite Yougoslavie » pluriethnique tandis que les Serbes seront présentés comme peuple coupable de tentative génocidaire.
Si la base du raisonnement des deux hommes diffère, leur action politique dans ce domaine ira de pair. Les deux intellectuels appelleront à une levée de l’embargo sur les armes en direction des mouvements séparatistes, présenteront leurs adversaires comme des fascistes ou des « Munichois » et brocarderont la « serbophilie » des institutions françaises. Ils populariseront l’image manichéenne de Croates et Musulmans bosniaques démocrates face au fascisme serbe. Pour cela, ils n’hésiteront pas à blanchir les références fascistes du camp qu’ils ont choisi de défendre. Ainsi, Bernard Henri Lévy oubliera consciencieusement le passé pro-nazi et milicien de M. Izetbegovic durant la Seconde Guerre mondiale, tout comme il oubliera ses appels en faveur d’une Bosnie peuplée des seuls musulmans. Il le présentera par contre comme le « De Gaulle bosniaque » et, avec Massoud, comme un modèle de « l’islam modéré ». Alain Finkielkraut pour sa part prendra la défense de l’ancien archevêque croate, Mgr Stepinac x, malgré ses positions pro-nazis et son soutien au régime oustachi d’Ante Pavelic ...


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