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En réponse à :


Gazi BORAT 22 juillet 2008 13:07

@ l’auteur

Bonjour et merci pour ce sujet cinématographique, encore une fois de plus judicieusement choisi.
Pardonnez-moi par contre de commencer (je suis le premier encore çà cette heure) par une approche polémique.. mais d’autres se chargeront d’exprimer différemment leur intérêt.
 

Claude AUTANT LARA : cinéaste dérangeant ?

  • A propos de la Traversée de Paris..

 

Il est facile de juger a posteriori et, dans le cas de Claude Autant Lara, de reconsidérer son œuvre à la lumière de son engagement postérieur au Front National, dont il fut député européen, et du scandale causé un jour par un dérapage verbal concernant Simone Weil.

 

Je m’y suis attelé. J’ai donc recherché dans ses films des détails où éclaterait les idéeaux dont il se prévaudrait plus tard. Ainsi, dans :

 

  • « En cas de malheur »

 

Dans un hôtel sordide, une réplique d’un inspecteur de police, contemplant le corps sans vie Brigitte Bardot et concernant le bruit provenant des chambres voisines, occupées apparemment par des travailleurs algériens..

 

  • « Ils ne peuvent donc pas arrêter leur musique !! »

 

Peut être un peu léger comme indice idéologique non ?

 

Alors, plus sérieux : « La traversée de Paris », étape dans le cinéma dans le cinéma français de l’épineux problème de la représentation de la période du second conflit mondial est plus que la simple adaptation d’un récit se déroulant durant cette sombre période.

 

La production cinématographique cinématographique dans laquelle ce film détonna était alors toute entière vouée à l’hagiographie résistante : de l’héroïque « Bataille du Rail » à l’austère « Armée des Ombres », il n’était question que d’honorer les combattants de la Résistance et, par ricochet, celui qui s’institua le rassembleur de la France « toute entière levée comme un seul homme » contre l’occupant : le Général De Gaulle ».

 

Le film d’Autant Lara montra, pour la première fois, l’image de Français, ni ignobles miliciens, ni courageux partisans, mais préoccupés avant tout de leur survie, financière et alimentaire. Petit à petit, avec le succès parallèle des ouvrages d’Henri Amouroux, la sortie du « Chagrin et la Pitié » allait se dessiner dans l’opinion une image plus extrème, celle de la France peuplée de « quarante millions de Pétainistes ».

 

Doit-on y voir une démarche tendant à faire apparaître par contraste ceux qui firent le choix de la collaboration politique avec l’Allemagne comme des individus plus dignes que les trafiquants individualistes que montre le film ? Une attaque au modèle « résistancialiste » de la mémoire gaulliste et communiste ?

 

On peut à juste titre le penser..

 

Pour ma part, je pense qu’une autre étape dans l’utilisation du cinéma pour l’exorcisme mémoriel français est plus intéressante, et d’un point de vue cinéphilique, et d’un point de vue historique, c’est le film « Lacombe Lucien » de Louis Malle, qui ne sortira que presque vingt après..


gAZi bORAt

 

 


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