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Halman Halman 6 août 2008 14:48

Cathy :

C’est vrai, le concret de la vie réelle c’est tellement vulgaire. Mais c’est tellement la réalité du quotidien.

Et devoir de réserve oblige, j’aurai ne rien du dire, me taire platement et ainsi conforter certains dans leurs idées pas très réalistes et insultantes pour les patients.

Mais trop c’est trop.

Comprennez bien qu’écrit avec un style plutôt à la énarque cela n’aurait plus eu le moindre sens.

Soyez rassurée, notre éthique ne faillit pas, comme je l’ai expliqué.

Quoique souvent cela remet tellement les pieds sur terre à certaines personnes de faire des "petages de plombs" salutaires. Ce n’est pas "pro" mais quelques fois tellement efficace de "recadrer avec les moyens adaptés" un patient ou une famille de patient qui se met en danger ou qui met en danger la santé et la vie des autres. Autrement dit et plus vulgairement, ça les calme.

Parce que rester à 100 % dans la maîtrise de soi ce n’est pas toujours la meilleure sollution, autant pour soi que pour la personne en face. Souvent ça les calme plus qu’une bonne leçon de morale bien polie et bien soft qui ne fait pas toujours son effet, et nous ça nous évite de réellement péter les plombs.

Je n’y travaille plus rassurez vous. Ca a été un bref passage avec de brefs contacts avec des associations.

Mais le soir quand on quitte la blouse, si on ne se défoule pas d’une manière ou d’une autre, le plus souvent en racontant des horreurs en piquant des fous rires qui choqueraient la plus vulgaire des péripatéticienne, c’est nous qui serions bons pour l’asile. Il faut absolument évacuer tout cela.

Certains appellent cela "l’humour hôspitalier".

Nous nous disont "les nerfs se relâchent".

Le cas encore au mois de juin d’une collègue qui était 200% dans le travail. Le genre très impliquée avec ses patients même le week end. Normal pour certains. Oui mais elle est hôspitalisée en psy. C’est vraiment très grave, si vous voulez des détails réels et bien crus mais pourtant qui ne sont pas agréables à lire et qui ne correspondent pas à la pseudo réalité mythique du soignant et de l’hôpital...

Et une autre est décédée d’un infarctus dans le service une semaine avant. A seulement 47 ans.

Morte en scène, comme Molière. C’est beau. Oui, mais nous aurions préféré la voir pouvoir se payer sa retraite tranquille jusqu’à 100 ans.

Pas un mois sans q’une collègue ne se fasse une dépression ou un infarctus.

Alors si ma manière vous gène, c’est bien dommage, nous cela nous soulage une fois la blouse retirée.

C’est pourtant vrai que même dans le civil nous nous devons d’être si parfaits, pour bien correspondre au mythe de la blouse blanche héroïque.

En certains pays à des époques pas si éloignées je serais envoyé au goulag pour moins que ça.

Mais rassurez vous, quoi qu’il arrive, en blouse nous sommes toujours très softs et très classieux, même avec ceux qui méritent des baffes. Et on en a tous les jours. La zenitude de la blouse blanche, c’est devenu une seconde nature chez nous, un automatisme inconscient, on ne s’en rend même plus compte.

La fermer et crever au boulot, en silence, sans rien dire, pour ne pas choquer.

Si cela choque, et bien tant pis.

Même si cela choque sur des forum qui sont fait justement pour s’exprimer.

Mais laisser passer des "les malades du Sida sont tous fautifs" sans broncher, ne croyez vous pas que c’est autrement plus grave que quelques mots vulgaires ?

J’ai fais mon devoir de soignant : j’ai expliqué certaine réalités !

Si la méthode choque et bien tant mieux, cela aura provoqué quelque chose au moins.

Croyez vous vraiment que le vrai problème ce soit mon langage ?

Ne vous etes vous pas trompée de cible ?


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